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10janv. 2016 - Asie de l'est et du sud carte géographique gratuite, carte géographique muette gratuite, carte vierge gratuite, fond de carte gratuit haute définition, formats GIF, PDF, CDR, SVG, WMF littoraux, hydrographie
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PrĂ©sentationde cartes et de photographies du fonds Indochine et du tutoriel Navigae par le Centre d’Information Scientifique et Technique (CIST) Regards (UMR Passages). ‱ ConfĂ©rences : – GĂ©rard-François Dumont, Professeur Ă©mĂ©rite, Sorbonne UniversitĂ© : « Les dynamiques dĂ©mographiques en Asie du Sud-Est. Les Ă©volutions disparates d’un sous
1Dans le contexte des tensions en mer de Chine mĂ©ridionale et des rivalitĂ©s de puissance entre les États-Unis et la Chine, certains pays de l’Asie du Sud-Est modernisent leurs marines nationales et investissent dans des sous-marins. La recherche ocĂ©anographique, activitĂ© duale civile et militaire, devient alors un enjeu gĂ©opolitique majeur non seulement comme outil d’affirmation de la souverainetĂ© sur des territoires maritimes mais aussi Ă  l’appui de la lutte anti-sous-marine, la surveillance des cĂŽtes et des dĂ©troits. Des pays asiatiques jusque-lĂ  restĂ©s Ă  l’écart de ce mouvement, comme les Philippines, tentent de construire des services de recherches ocĂ©anographiques partir de l’exemple concret des Ăźles Spratleys, nous montrerons l’importance d’une des branches de l’ocĂ©anographie, la bathymĂ©trie. Les arguments Ă©conomiques pĂȘche et exploitation d’hydrocarbures sont gĂ©nĂ©ralement mis en avant pour expliquer les rivalitĂ©s entre Chine, ViĂȘt Nam, Philippines, Malaisie et Brunei sur les Spratleys. Or les recherches hydrographiques secrĂštes depuis les annĂ©es 1920 ont montrĂ© que, contrairement aux idĂ©es reçues, les Ăźles Spratleys sont traversĂ©es par de profonds canyons qui sont autant d’ autoroutes » pour les sous-marins tant traditionnels que nuclĂ©aires. Un sous-marin nuclĂ©aire lanceur d’engins situĂ© dans les Spratleys pourrait menacer une partie du mers d’Asie du Sud-Est une gĂ©ographie difficile pour les sous-marinsLa prolifĂ©ration des sous-marins en Asie du Sud-Est3Dans le contexte des rivalitĂ©s de pouvoir sur la mer de Chine mĂ©ridionale entre certains pays de l’ASEAN ViĂȘt Nam, Malaisie, Philippines, Brunei et la Chine pour tout ou partie Paracels, Spratleys, Scarborough shoal de cette mer d’une part, et d’autre part les rivalitĂ©s de puissance Ă  l’échelle mondiale entre les États-Unis et la Chine, l’Asie, dont l’Asie du Sud-Est, connaĂźt une accĂ©lĂ©ration des acquisitions de sous-marins. La rĂ©gion pourrait mĂȘme concentrer Ă  moyen terme plus de la moitiĂ© de la flotte sous-marine conventionnelle mondiale [PĂ©ron-Doise, 2018, p. 122].4Face Ă  la puissance encore incontestable des États-Unis dans le Pacifique plus de la moitiĂ© de sa flotte sous-marine est situĂ©e dans le Pacifique et n’est constituĂ©e que de sous-marins Ă  propulsion nuclĂ©aire et au dĂ©veloppement rapide de la flotte de sous-marins chinois 4 sous-marins nuclĂ©aires lanceurs d’engins, 5 sous-marins nuclĂ©aires d’attaque et 57 sous-marins conventionnels, certains pays de l’Asie du Sud-Est ont investi dans une flotte de sous-marins 14 sous-marins dĂ©tenus actuellement par quatre pays de l’ASEAN sur les 264 sous-marins conventionnels et nuclĂ©aires appartenant Ă  l’ensemble des pays de l’Asie-Pacifique, ces flottes, pour la plupart rĂ©centes [1], restent encore modestes. Cependant, les nouvelles acquisitions de ces pays, Ă  court ou moyen terme, s’orientent vers des sous-marins conventionnels les plus modernes sur le marchĂ© [PĂ©ron-Doise, 2018, p. 125]. Ainsi, les quatre sous-marins commandĂ©s par Singapour Ă  la firme allemande Thyssenkrupp seront Ă©quipĂ©s du systĂšme AIP air independent propulsion qui permet de rallonger le temps en plongĂ©e de 50 % et donc d’augmenter le temps des patrouilles. Ces sous-marins seront plus discrets et silencieux. Par ailleurs, d’autres pays de l’ASEAN prĂ©voient d’acheter leurs premiers sous-marins. La ThaĂŻlande, par exemple, pourrait s’équiper de trois sous-marins chinois dotĂ©s, eux aussi, de l’AIP. Les Philippines, État-archipel dĂ©pourvu de sous-marins, prospectent elles aussi pour l’acquisition de deux d’ici Ă  l’horizon 2030, les pays de l’Asie du Sud-Est auront une capacitĂ© d’une vingtaine de sous-marins conventionnels modernes abritĂ©s dans des bases localisĂ©es sur le pourtour de la mer de Chine mĂ©ridionale. À cette capacitĂ© locale s’ajoutera celle des autres pays de l’Asie-Pacifique qui prĂ©voient d’acheter une centaine de nouveaux sous-marins d’ici Ă  2030. Cette surcapacitĂ© en plateformes sous-marines combinĂ©e au manque d’expĂ©rience opĂ©rationnelle des Ă©quipages de certains pays fait craindre un risque de multiplication des routes des sous-marins en Asie du Sud-Est7SituĂ©es entre l’ocĂ©an Pacifique et l’ocĂ©an Indien, les mers d’Asie du Sud-Est se caractĂ©risent par une succession de bassins communiquant entre eux par des dĂ©troits ou goulets d’étranglement chokepoints. Le plus grand de ces bassins est la mer de Chine mĂ©ridionale, une mer semi-fermĂ©e d’une superficie de 3,6 millions de km2 sĂ©parant l’Asie continentale de l’Asie insulaire. D’une profondeur moyenne de 1 212 mĂštres, la mer de Chine mĂ©ridionale peut ĂȘtre divisĂ©e en deux rĂ©gions bathymĂ©triques diffĂ©rentes. Au sud d’un axe joignant Brunei Ă  Ho Chi Minh, jusqu’à la mer de Java et englobant les dĂ©troits de Malacca et de la Sonde, les profondeurs de la mer sont faibles, ne dĂ©passant pas 75 mĂštres [DĂ©nĂ©cĂ©, 1999, p. 42]. À l’inverse, au nord de cet axe, jusqu’au dĂ©troit de Luzon, les profondeurs sont considĂ©rables, pouvant atteindre jusqu’à plus de 5 000 mĂštres dans la fosse de Manille et une moyenne de plus de 4 000 mĂštres dans la plaine abyssale entre l’üle de Luzon et le plateau continental du Nord ViĂȘt sud de la mer de Chine mĂ©ridionale, une sĂ©rie de mers semi-fermĂ©es profondes se succĂšdent depuis la mer de Sulu 2 000 Ă  4 000 mĂštres de profondeur dans sa partie orientale et mĂ©ridionale, jusqu’aux profondeurs abyssales de la mer de Banda plus de 7 000 mĂštres en passant par la mer des CĂ©lĂšbes ou Sulawesi dont les fonds sont compris entre 2 000 et 5 000 mĂštres [DĂ©nĂ©cĂ©, 1999, p. 43].9Ces contraintes bathymĂ©triques ont un impact important sur la localisation des routes empruntĂ©es par les sous-marins. Ainsi, si les sous-marins conventionnels peuvent se dĂ©placer en plongĂ©e dans des eaux relativement peu profondes la limite de 50 mĂštres est souvent mentionnĂ©e [2], les sous-marins nuclĂ©aires Ă©voluent dans les profondeurs des mers et des ocĂ©ans. De plus, peu de dĂ©troits d’Asie du Sud-Est ont des profondeurs suffisantes pour permettre leur traversĂ©e, en toute sĂ©curitĂ©, en mode normal ou de plongĂ©e moins d’une dizaine de dĂ©troits, sur la trentaine prĂ©sente en Asie du Sud-Est [3]. Ainsi, si le dĂ©troit de Malacca est stratĂ©gique dans les domaines du commerce et des transports civils et militaires internationaux, il ne peut ĂȘtre empruntĂ© en plongĂ©e par les sous-marins nuclĂ©aires. En effet, avec des profondeurs ne dĂ©passant pas les 50 mĂštres n’atteignant mĂȘme que 12 mĂštres en certains points et une intense circulation maritime 84 456 navires en 2017, soit 231 navires par jour, le dĂ©troit prĂ©sente des caractĂ©ristiques particuliĂšrement contraignantes pour les flottes de sous-marins conventionnels et de rejoindre l’ocĂ©an Indien depuis l’ocĂ©an Pacifique, et vice versa, ces sous-marins nuclĂ©aires, en plongĂ©e durant de longs mois pour ne pas ĂȘtre dĂ©tectĂ©s, privilĂ©gient deux axes majeurs. Le premier axe, de direction nord-est/sud-ouest permet de relier les deux bases amĂ©ricaines de l’üle de Guam dans le Pacifique et de Diego Garcia ocĂ©an Indien en passant par la mer des CĂ©lĂšbes, puis les mers des Moluques et de Banda avant de traverser les dĂ©troits d’Ombai et de Weitar prĂšs de l’üle de Timor et de dĂ©boucher sur l’ocĂ©an Indien. Avec des profondeurs moyennes considĂ©rables de plus de 3 000 mĂštres, ces deux dĂ©troits offrent un accĂšs quasi indĂ©tectable non seulement aux sous-marins nuclĂ©aires amĂ©ricains mais aussi, depuis fin 2013, Ă  leurs rivaux second axe, de direction nord-sud permet une entrĂ©e en mer de Chine mĂ©ridionale par le dĂ©troit de Luzon et plus particuliĂšrement par le passage de Bashi situĂ© entre le sud de TaĂŻwan et l’üle la plus septentrionale des Philippines Ăźle de Y’ami et pouvant atteindre des profondeurs de plus de 3 000 Ă  4 000 mĂštres. Puis, les sous-marins nuclĂ©aires Ă©viteront au moins en temps de paix la moitiĂ© sud de la mer de Chine mĂ©ridionale et les dĂ©troits de Malacca et de la Sonde mais privilĂ©gieront les deux routes qui traversent la mer de Sulu soit par le dĂ©troit de Balabac entre l’üle de Palawan et le nord de BornĂ©o en passant par le passage de Palawan soit par le dĂ©troit de Mindoro au sud de Luzon. Une troisiĂšme variante traverse la rĂ©gion contestĂ©e des Spratleys ou Dangerous Ground dont les donnĂ©es sur ses profondeurs importantes, dĂ©passant les 2 500 mĂštres, ont Ă©tĂ© systĂ©matiquement censurĂ©es par les autoritĂ©s amĂ©ricaines cf. ci-dessous, puis rejoint le dĂ©troit de Balabac. Ces deux routes se rejoignent au dĂ©troit de Sibutu au large des Ăźles de Tawi-Tawi et se dirigent dans la mer des CĂ©lĂšbes, puis le dĂ©troit de Makassar avant d’emprunter le dĂ©troit de Lombok et de dĂ©boucher sur l’ocĂ©an Indien. Les dĂ©troits indonĂ©siens de Makassar et de Lombok, qui relient la mer des CĂ©lĂšbes Ă  la mer de Java puis Ă  l’ocĂ©an Indien, ont une profondeur moyenne de plus de 1 018 mĂštres et 400 mĂštres respectivement. De par leur profondeur et leur largeur, ces deux dĂ©troits accueillent aussi les navires de plus de 200 000 tonnes interdits d’accĂšs au dĂ©troit de routes traversent ainsi une succession de mers territoriales, eaux archipĂ©lagiques et zones Ă©conomiques exclusives ZEE dĂ©finies par la convention des Nations unies sur le droit de la mer CNUDM ou UNCLOS de 1982. Si les sous-marins doivent impĂ©rativement faire surface et montrer leur drapeau en temps de paix lorsqu’ils traversent une mer territoriale d’un État Ă©tranger article 20, ils ont en thĂ©orie une libertĂ© totale de navigation dans la ZEE de ce mĂȘme État article 58 Ă©quivalent Ă  la libertĂ© de navigation en haute mer article 87. Cependant, le flou juridique rĂšgne quant au droit de passage innocent dans les eaux archipĂ©lagiques et les dĂ©troits internationaux. Ainsi, la convention note que les navires et avions peuvent utiliser les routes archipĂ©lagiques et les dĂ©troits internationaux en mode normal article 53. Le mode normal » pour un sous-marin est-il en plongĂ©e ou en surface ? Ce flou permet Ă  la Chine et aux États-Unis de s’affronter rĂ©guliĂšrement sur l’interprĂ©tation de l’article 53 en fonction de leurs intĂ©rĂȘts ocĂ©anographie militaire embryonnaire le cas de l’archipel des Philippines13Les eaux tropicales de l’Asie du Sud-Est prĂ©sentent un environnement particuliĂšrement complexe pour les activitĂ©s sous-marines conventionnelles et nuclĂ©aires. CaractĂ©risĂ©e par des zones maritimes relativement peu profondes contrastant avec un certain nombre de fosses profondes qui se situent Ă  la limite du plateau continental, la rĂ©gion abrite Ă©galement de nombreuses Ăźles de tailles variĂ©es qui contribuent au dĂ©veloppement de forts courants [Martinez, 2018, p. 47].14La recherche ocĂ©anographique, activitĂ© duale civile et militaire, devient un enjeu gĂ©opolitique majeur, non seulement pour les États-Unis et la Chine, rivaux pour le contrĂŽle de cette rĂ©gion maritime, mais aussi pour les pays de l’ASEAN qui s’équipent de sous-marins et de plateformes de lutte anti-sous-marine. Les recherches en gĂ©ophysique, mĂ©tĂ©orologie, acoustique propagation du son Ă  travers la colonne d’eau, ambiances sonores, magnĂ©tisme et gravimĂ©trie du fond marin pour la dĂ©tection des sous-marins, etc. sont aussi bien menĂ©es par des compagnies pĂ©troliĂšres, des centres de recherches civiles et des centres de recherches rattachĂ©s Ă  la que pourvu d’un immense domaine maritime avec une zone Ă©conomique exclusive de 1,3 million de km2 situĂ© stratĂ©giquement aux confins du Pacifique et de l’Asie, le long des principales routes frĂ©quentĂ©es par les sous-marins, l’archipel des Philippines est, paradoxalement, dotĂ© d’une des marines nationales les plus faibles de l’Asie du Sud-Est. Longtemps protĂ©gĂ©es par les bases amĂ©ricaines, les Philippines ont nĂ©gligĂ© le dĂ©veloppement d’une marine ocĂ©anique au profit d’une marine orientĂ©e vers le soutien aux activitĂ©s de contre-guĂ©rilla des forces terrestres sur l’üle de Mindanao notamment contre les groupes rebelles musulmans entre autres.16Dans ce contexte, le Centre naval de mĂ©tĂ©orologie et d’ocĂ©anographie CNMO de la marine nationale est le parent pauvre de celle-ci. En fait, n’ayant aucun navire en propre jusqu’en 2016, le CNMO devait emprunter » des plateformes de la marine nationale peu adaptĂ©es Ă  ce genre d’activitĂ© et coopĂ©rer d’une part avec l’AutoritĂ© nationale de cartographie et d’informations sur les ressources NAMRIA, sorte d’IGN dĂ©pendant du dĂ©partement de l’Environnement, et d’autre part avec les centres de recherches ocĂ©anographiques des universitĂ©s publiques du pays. Ainsi, de l’an 2000 Ă  2018, la plupart des recherches ocĂ©anographiques Ă  buts militaires sur le territoire des Philippines Ă©taient principalement conduites par des navires de recherche Ă©trangers, notamment amĂ©ricains 43 missions, japonais 12 missions, sud-corrĂ©ens 9 missions, ainsi que russes, français et allemands [Martinez, 2018, p. 9].Carte mers et routes des sous-marins nuclĂ©aires en Asie du Sud-EstDĂ©troits, mers et routes des sous-marins nuclĂ©aires en Asie du Sud-Est17Cependant, la prĂ©sence de plus en plus visible, depuis 2017, de navires de recherches scientifiques chinois dans la ZEE des Philippines, notamment le long des routes des sous-marins, a créé un Ă©lectrochoc non seulement chez les politiciens philippins mais aussi chez les militaires. La dĂ©couverte, par exemple, de recherches scientifiques chinoises non autorisĂ©es en 2017 sur le Benham Rise, un plateau sous-marin stratĂ©gique, appartenant aux Philippines et situĂ© Ă  l’est de l’üle de Luzon, embarrassait l’administration du prĂ©sident Duterte, proche de la Chine, et mettait en lumiĂšre la grande faiblesse des recherches ocĂ©anographiques militaires du pays. La mise en place de systĂšmes de lutte anti-sous-marine sur ce plateau permettrait de contrĂŽler et Ă©ventuellement intercepter des sous-marins ennemis avant qu’ils n’entrent en mer de Chine mĂ©ridionale par le passage de Bashi. De mĂȘme, entre 2016 et 2018, la marine chinoise effectuait 48 missions de recherches scientifiques dans la rĂ©gion comprise entre Palawan et les Spratleys. Seule l’une de ces missions avait l’accord du dĂ©partement des Affaires Ă©trangĂšres des Philippines [Martinez, 2018, p. 53].18La modernisation de la marine nationale amorcĂ©e en 2016 et devant s’accĂ©lĂ©rer de 2020 Ă  2030 s’oriente, entre autres, vers l’acquisition probable d’un ou deux sous-marins mais surtout de matĂ©riels de lutte anti-sous-marine telles les deux frĂ©gates et deux corvettes fabriquĂ©es par la CorĂ©e du Sud et les hĂ©licoptĂšres italiens AW 159. Cette modernisation navale s’accompagne, aussi, de la mise en place d’un systĂšme national de surveillance des cĂŽtes NCSW composĂ© de 19 stations rĂ©parties sur le territoire national, le long des dĂ©troits et des routes maritimes. Pour partie financĂ© par les États-Unis et l’Australie, ce systĂšme, centralisĂ© Ă  Manille, pourrait Ă  terme ĂȘtre intĂ©grĂ© Ă  un systĂšme rĂ©gional de surveillance qui, officieusement, pourrait ĂȘtre mis en place pour surveiller et Ă©ventuellement interdire les sous-marins chinois [TrĂ©glodĂ©, 2013].19Cette modernisation navale devrait remettre au centre l’importance des recherches ocĂ©anographiques militaires des Philippines. Le CNMO a ainsi reçu son premier navire de recherches scientifiques, le BRP Gregorio Velasquez, en juin 2016 et devrait en recevoir deux autres d’ici Ă  2030. Ce dernier, entre deux pĂ©riodes de maintenance, concentre ses activitĂ©s de cartographie bathymĂ©trique des Philippines en collaboration avec le service hydrographique de NAMRIA 25 % des eaux de profondeur infĂ©rieure Ă  200 mĂštres et 30 % de plus de 200 mĂštres ont Ă©tĂ© cartographiĂ©es Ă  ce jour.La bathymĂ©trie, un enjeu gĂ©opolitique majeur l’exemple des Spratleys20Certains segments des routes empruntĂ©es par les sous-marins peuvent ĂȘtre fortement contestĂ©s, comme les Ăźles Spratleys par exemple. Celles-ci sont un groupe d’ülots, rĂ©cifs, bancs de sable, localisĂ©s en mer de Chine mĂ©ridionale, au large des cĂŽtes de Palawan, BornĂ©o et du ViĂȘt Nam, entre les longitudes 110° E et 118° E et les latitudes 12° N et 6° N. Ce territoire maritime de 160 000 km2 est Ăąprement disputĂ© par cinq États asiatiques la Chine, TaĂŻwan, ViĂȘt Nam, Philippines, Malaisie et Brunei sur fond de rivalitĂ©s de puissance entre la Chine et les États-Unis. L’innombrable littĂ©rature sur cette dispute concentre son attention, essentiellement, sur le rĂŽle de la compĂ©tition sur les ressources naturelles, tels les hydrocarbures gaz, pĂ©trole et la pĂȘche, ignorant systĂ©matiquement l’enjeu de la recherches hydrographiques secrĂštes21Pour comprendre l’un des enjeux gĂ©nĂ©ralement passĂ© sous silence, il est nĂ©cessaire de dĂ©construire un mythe celui de la faible profondeur des Spratleys. En effet, les articles de presse mais aussi universitaires, notamment anglo-saxons, dĂ©crivent les Spratleys comme une zone peu profonde ou shallow sea, extrĂȘmement dangereuse Ă  la navigation et qu’il faut Ă©viter Ă  tout dans les annĂ©es 1920, les cartes des Ăźlots et rĂ©cifs des Spratleys Ă©taient Ă©tablies afin d’amĂ©liorer la sĂ©curitĂ© des routes commerciales qui traversaient la mer de Chine mĂ©ridionale. Ces cartes avaient pour objectif d’alerter les navigateurs sur les dangers dans cette rĂ©gion et de les enjoindre Ă  contourner les Spratleys. La cartographie scientifique des Spratleys fut entreprise par la East India Company et l’amirautĂ© britannique de la fin du xviiie siĂšcle au milieu du xixe siĂšcle. Les rĂ©sultats de ces diffĂ©rentes expĂ©ditions furent publiĂ©s en 1868 sur la carte nautique 2660B. Cette carte fut rĂ©visĂ©e en 1881 et n’eut pratiquement aucune correction jusqu’en 1954 [Hancox et Prescott, 1997]. Cette carte, reproduite par plusieurs pays dont la France, le Japon et les États-Unis, deviendra la rĂ©fĂ©rence non seulement des navigateurs mais aussi des diplomates en charge d’étudier les futurs conflits dans les Spratleys. Cette carte montrait deux zones gĂ©ographiques distinctes. La partie occidentale, connue depuis le xixe siĂšcle, incluait neuf groupes d’ülots et rĂ©cifs dont les Ăźles d’Itu Aba et Spratley. La seconde partie, orientale, Ă©tait une vaste Ă©tendue maritime pratiquement non cartographiĂ©e, situĂ©e Ă  l’ouest de Palawan, qui Ă©tait prĂ©nommĂ©e, Ă  juste titre, Dangerous Ground. Cette rĂ©gion orientale Ă©tait considĂ©rĂ©e comme de trĂšs faible profondeur et jalonnĂ©e d’innombrables reprĂ©sentation territoriale, classique jusque dans les annĂ©es 1920, Ă©volue, cependant, au rythme des missions secrĂštes des marines des puissances coloniales, dans le contexte de la pression japonaise grandissante dans la rĂ©gion. Comme l’ont montrĂ© Hancox et Prescott, l’amirautĂ© britannique effectua des recherches hydrographiques secrĂštes de 1925 Ă  1938, cartographiant mĂ©ticuleusement la rĂ©gion du Dangerous Ground. Les objectifs de l’amirautĂ© britannique Ă©taient triples 1 relier le plus rapidement et le plus discrĂštement possible les bases navales de Singapour, Shanghai, Hong Kong et les champs pĂ©troliers de BornĂ©o, 2 trouver des lieux discrets pour des ports et mouillages et 3 dĂ©couvrir une route secrĂšte de direction Nord-Sud traversant le Dangerous Ground. De fait, cette route secrĂšte Ă©tait dĂ©couverte en 1934 [Hancox et Prescott, 1997].24La marine impĂ©riale japonaise explorait, elle aussi, cet espace maritime de 1936 Ă  1938 et Ă©tablissait des cartes secrĂštes, notamment de l’üle principale d’Itu Aba. Le commandant japonais Unosuke Kokura rĂ©sumait parfaitement, en mai 1939, l’opposition des reprĂ©sentations civiles et militaires des Spratleys 25Un fait remarquable est que l’ensemble des Ăźles Spratleys peut ĂȘtre considĂ©rĂ© comme une sorte de zone fortifiĂ©e car il est connu comme une zone dangereuse sur l’ensemble des cartes du monde... Mais parce que notre marine a Ă©tudiĂ© mĂ©ticuleusement cette rĂ©gion, cette zone n’est plus dangereuse du tout pour nous. Nos navires de guerre et commerciaux peuvent librement voyager Ă  travers ces groupes d’üles et se rĂ©fugier derriĂšre les son cĂŽtĂ©, la marine amĂ©ricaine basĂ©e Ă  Cavite Philippines commençait l’exploration du Dangerous Ground, Ă©tablissant des cartes bathymĂ©triques secrĂštes et dĂ©couvrant de 1935 Ă  1937 une nouvelle route maritime traversant le Dangerous Ground d’est en ouest de l’üle de Balabac, Palawan Ă  Singapour.27Les recherches hydrographiques secrĂštes des annĂ©es 1930 permettent aux autoritĂ©s navales des diffĂ©rents pays de concevoir ce vaste territoire maritime comme un archipel traversĂ© par des routes maritimes secrĂštes dont les profondeurs pouvaient dĂ©passer les 2 500 mĂštres et donc propices Ă  des activitĂ©s sous-marines. Les Ăźles Spratleys, aprĂšs avoir Ă©tĂ© considĂ©rĂ©es comme une rĂ©gion Ă  Ă©viter, Ă©taient perçues de plus en plus comme un territoire stratĂ©gique pour la puissance maritime qui pouvait contrĂŽler ces routes routes secrĂštes du Dangerous GroundLes routes secrĂštes du Dangerous GroundLa guerre de l’ombre durant la Seconde Guerre mondiale28InterrogĂ© sur l’utilisation du Dangerous Ground durant la Seconde Guerre mondiale, l’ancien amiral Arthur H. McCollum expliquait [Mason, 2003, p. 147-148] 29À gauche du passage de Palawan, il y a une vaste rĂ©gion connue sous le nom de Dangerous Ground de plus de 50 miles de diamĂštre. Cette rĂ©gion n’est pas cartographiĂ©e, et pleine de rĂ©cifs. Certains de nos collĂšgues disaient que les Japonais connaissaient parfaitement cette rĂ©gion. C’est faux. Ils l’évitaient comme nous. Leurs navires commerciaux et militaires partaient de Singapour puis suivaient la cĂŽte nord de BornĂ©o. Puis ils se ravitaillaient dans la baie de Brunei ou Ă  Miri avant d’emprunter l’étroit passage de Palawan. Les Japonais n’allaient pas dans le Dangerous Ground, pas plus que nous y allions. Cette idĂ©e que les Japonais avaient de meilleures cartes que les nĂŽtres est absurde. Nos cartes Ă©taient au moins aussi bonnes que les leurs. Nous les avions comparĂ©es [...].30Pourtant, les affirmations de l’amiral McCollum, ancien responsable des renseignements de la marine amĂ©ricaine dans le Pacifique durant la Seconde Guerre mondiale, sont dĂ©menties par les rapports d’activitĂ© des commandants de sous-marins amĂ©ricains eux-mĂȘmes. En fait, entre les mois de juillet 1943 et aoĂ»t 1945, pas moins de 42 missions ont Ă©tĂ© effectuĂ©es dans le Dangerous Ground. Contrairement Ă  l’idĂ©e reçue, les commandants des sous-marins dĂ©crivent tous la facilitĂ© de traverser le Dangerous Ground en empruntant soit la route Est-Ouest soit la route Nord-Sud dite des Anglais ou route G. Cette facilitĂ© s’explique, d’une part, par le transfert, dĂšs 1943, des cartes secrĂštes britanniques aux sous-mariniers amĂ©ricains basĂ©s en Australie et, d’autre part, par la continuation des Ă©tudes bathymĂ©triques rĂ©unies sur la carte H. O Chart 5649 et montrant que les deux routes dĂ©passent les 2 000 mĂštres de profondeur. Le commandant du sous-marin USS Bowfin, par exemple, explique mĂȘme que, du point de vue de la navigation, les routes internes du Dangerous Ground devraient ĂȘtre prĂ©fĂ©rĂ©es pour aller du dĂ©troit de Balabac Ă  la mer de Chine cĂŽtes de l’Indochine. Il propose d’installer des zones de ravitaillement le long de ces routes [USS Bowfin, 1943, p. 59]. Cette facilitĂ© de transit permet d’économiser du carburant et du temps 25 miles en moins [USS Bluefish, 1943, p. 49].31Le contrĂŽle des routes internes du Dangerous Ground joue aussi un rĂŽle tactique pour les sous-mariniers amĂ©ricains. En effet, dĂšs la fin de l’annĂ©e 1943, des convois de supertankers japonais, escortĂ©s par des navires de guerre, quitteront la baie de Brunei et Miri et traverseront le Dangerous Ground. En route, ils s’arrĂȘtaient Ă  l’üle d’Itu Aba oĂč ils se ravitaillaient avant de reprendre leur route pour le Japon. Conscients du danger que posaient les sous-marins amĂ©ricains dans la rĂ©gion, les convois japonais Ă©vitaient les routes maritimes classiques et empruntaient les routes de traverse des Spratleys. En sous-estimant les connaissances amĂ©ricaines du Dangerous Ground, les convois pouvaient tomber facilement dans les embuscades tendues par un ou plusieurs sous-marins amĂ©ricains. Ces derniers Ă©taient d’autant plus avantagĂ©s que leurs recherches scientifiques montraient que la couche marine de forte densitĂ© halocline Ă©tait situĂ©e gĂ©nĂ©ralement Ă  faible profondeur 50 Ă  80 mĂštres. Ces haloclines, qui correspondent Ă  une couche marine de forte concentration en sel, augmentent la densitĂ© de l’eau de mer et modifient la propagation des ondes sonores. Ainsi, ces couches de forte densitĂ©, nombreuses dans le Dangerous Ground, permettaient aux sous-marins amĂ©ricains, qui se cachaient au-dessous, de ne pas ĂȘtre dĂ©tectĂ©s par les sonars des navires des moments clefs de la reconquĂȘte des Philippines par les AmĂ©ricains s’est jouĂ© dans le Dangerous Ground. En effet, dans la nuit du 22 au 23 octobre 1944, les deux sous-marins Darter et Dace qui patrouillaient dans le Dangerous Ground, dĂ©couvrirent puis traquĂšrent la Force centrale japonaise dirigĂ©e par le vice-amiral Takeo Kurita [USS Darter, 1944, p. 52]. ComposĂ©e de cinq gros navires de guerre et escortĂ©s par des croiseurs et des destroyers, cette force avait pour mission de contribuer Ă  repousser les forces amĂ©ricaines qui s’apprĂȘtaient Ă  dĂ©barquer sur l’üle de Leyte. Le 23 octobre 1944, les deux sous-marins prennent en embuscade le convoi, dans le passage de Palawan. En mettant en dĂ©route la force du vice-amiral Kurita, les Ă©quipages du Darter et du Dace ont contribuĂ© de maniĂšre dĂ©cisive Ă  la victoire amĂ©ricaine de la bataille du golfe de Leyte. Cependant, alors que le Darter poursuivait un des croiseurs japonais, il s’échoua sur le rĂ©cif de Bombay, renforçant l’idĂ©e que le Dangerous Ground doit ĂȘtre Ă©vitĂ© Ă  tout prix [4].Un sous-marin nuclĂ©aire dans le Dangerous Ground33Ces recherches scientifiques secrĂštes se poursuivaient par les forces amĂ©ricaines dans les annĂ©es 1956-1957, alors que les États-Unis remplaçaient la France dans la guerre du ViĂȘt Nam. À cette date, des travaux cartographiques de trĂšs grande ampleur furent entrepris par l’aviation et la marine amĂ©ricaines. À ces recherches topographiques et bathymĂ©triques, d’une durĂ©e d’un an, s’ajoutaient des tests sur des nouveaux Ă©quipements embarquĂ©s dans des est fort probable que la premiĂšre traversĂ©e du Dangerous Ground par un sous-marin nuclĂ©aire se soit dĂ©roulĂ©e en avril 1972. À cette date, l’USS Sculpin dirigĂ© par le commandant Harry Mathis avait pour mission officielle de suivre les navires de pĂȘche du Viet Cong qui, remplis d’armes et de munitions, quittaient l’üle de Hainan et contournaient le blocus amĂ©ricain en prenant des routes dĂ©tournĂ©es pour dĂ©charger ensuite leurs cargaisons sur la cĂŽte du ViĂȘt Nam [Larson, 2008].35Le navire de pĂȘche vietnamien traversait le Dangerous Ground avant de s’approcher des cĂŽtes vietnamiennes. La description de la traversĂ©e du Dangerous Ground par le Sculpin Ă©tait la suivante 36[...] Un autre dĂ©fi Ă©tait que le navire de pĂȘche se dirigeait vers le sud, directement dans le Dangerous Ground. Sur les cartes nautiques de la mer de Chine mĂ©ridionale, il y a un vaste espace de 289 km de largeur et 480 km de longueur simplement appelĂ© Dangerous Ground. Nos cartes nautiques ont une ligne de sondages bathymĂ©triques traversant cette rĂ©gion et rĂ©alisĂ©e en 1885. Nous avions Ă©valuĂ© que le fond marin Ă©tait plutĂŽt plat mais que la profondeur ne dĂ©passait pas 60 mĂštres dans cette rĂ©gion. Donc, nous devions nous dĂ©placer Ă  20 nƓuds avec seulement 10 Ă  20 mĂštres d’eau sous la quille [...].[...] Alors que le navire de pĂȘche se dirigeait vers le sud, il obliquait lĂ©gĂšrement vers l’est et entrait dans une rĂ©gion du Dangerous Ground oĂč nous ne pouvions pas le suivre. Jusque-lĂ , alors que nous Ă©tions dans le Dangerous Ground, nous nous sentions en confiance car nous savions que le fond marin Ă©tait relativement plat. Mais maintenant, le navire Ă©tait dans une rĂ©gion couverte de rochers, bancs de sable et Ă©paves [...]37À la lumiĂšre de ce texte, plusieurs dĂ©tails peuvent attirer l’attention. Il est difficile d’admettre, par exemple, que l’équipage n’avait qu’une carte avec des sondages rĂ©alisĂ©s en 1885. Si l’on en croit l’auteur, l’équipage du sous-marin nuclĂ©aire aurait Ă©tĂ© moins bien Ă©quipĂ© que les Ă©quipages des sous-marins diesels de la Seconde Guerre mondiale. Mais pour montrer la bravoure de l’équipage et surtout garder le silence sur les recherches bathymĂ©triques secrĂštes, l’amiral Larson parsĂšme son rĂ©cit de la traversĂ©e des Spratleys de reprĂ©sentations classiques d’avant 1920 le Dangerous Ground serait une mer trĂšs peu profonde et parsemĂ©e de trĂšs nombreux est fort probable que la traversĂ©e du Dangerous Ground par le Sculpin avait d’autres motivations que de poursuivre un simple navire de contrebande d’armes. Un avion de type P-3 Orion accompagnait le sous-marin. Notre hypothĂšse est que la marine amĂ©ricaine n’aurait sans doute pas pris le risque d’utiliser un sous-marin nuclĂ©aire pour si peu. Il est plus raisonnable d’imaginer que le Sculpin avait pour mission soit de collecter d’autres informations scientifiques sur le Dangerous Ground, soit de tester l’opĂ©rationnalitĂ© des recherches scientifiques un sous-marin nuclĂ©aire amĂ©ricain Ă©tait capable de traverser sans encombre le Dangerous Ground, le risque Ă©tait qu’un sous-marin nuclĂ©aire ennemi puisse en faire autant. Ainsi, la reprĂ©sentation stratĂ©gique du gouvernement philippin concernant cet espace maritime s’exprimait par exemple dans la publication sur les Spratleys Kalayaan island group du ministĂšre de la DĂ©fense de 1982 40[...] La rĂ©gion [Dangerous Ground] n’a jamais Ă©tĂ© suffisamment cartographiĂ©e mais il est connu qu’elle contient de nombreux Ăźlots, rĂ©cifs, atolls sĂ©parĂ©s par de profonds passages. Si une nation hostile peut cartographier cette rĂ©gion avec un degrĂ© tel qu’elle peut faire naviguer un sous-marin porteur de missiles balistiques, cette nation peut stationner des sous-marins de type Polaris et pourrait ĂȘtre capable de contrĂŽler ou menacer une rĂ©gion dans un rayon de 4 000 km contenant un tiers de la population mondiale dont l’ensemble de l’ASEAN. La bathymĂ©trie de la rĂ©gion est telle qu’il n’est pas possible de dĂ©tecter un sous-marin, donc il est impossible de contre-attaquer [...]41Le silence, voire la censure, sur la question de la bathymĂ©trie du Dangerous Ground peut se comprendre Ă  la lueur du risque nuclĂ©aire. Les Spratleys jouaient un rĂŽle tactique et local durant la Seconde Guerre mondiale. Mais Ă  l’ùre des sous-marins nuclĂ©aires, le danger est potentiellement dĂ©multipliĂ©, menaçant une partie de la population mondiale. Ce changement d’échelle de la menace explique qu’au courant des annĂ©es 1980 l’Organisation du traitĂ© de l’Atlantique nord OTAN classifiait les Spratleys en zone grise ou area of special concern. Peu de lieux Ă  travers la planĂšte sont classifiĂ©s de cette maniĂšre et correspondent Ă  des zones d’oĂč peuvent ĂȘtre tirĂ©s des missiles balistiques sans que l’agresseur puisse ĂȘtre repĂ©rĂ© [5].ContrĂŽler les routes internes du Dangerous Ground42L’espace maritime du Dangerous Ground est donc structurĂ© par des routes internes carte 2, dont les deux axes nord-sud et est-ouest. Le choix d’occupation militaire des Ă©lĂ©ments gĂ©ologiques semble suivre une logique de contrĂŽle des routes internes. Ainsi, si en 1956 TaĂŻwan n’occupe que la plus grande Ăźle d’Itu Aba, le ViĂȘt Nam va principalement occuper des Ăźlots et des rĂ©cifs qui contrĂŽlent l’entrĂ©e ouest de la route est-ouest. Les Philippins, Ă  partir de la fin des annĂ©es 1960, privilĂ©gient le contrĂŽle de la partie nord de la route Chine, arrivant bonne derniĂšre dans la conquĂȘte des Spratleys, n’a plus que des rĂ©cifs pour s’installer. En expulsant les Vietnamiens de Fiery Cross en 1988, les troupes chinoises peuvent dorĂ©navant contrĂŽler les mouvements dans la partie ouest de la route est-ouest. En prenant le contrĂŽle de Mischief Reef en 1995, au cƓur de la zone Ă©conomique exclusive des Philippines, les Chinois peuvent observer, voire interfĂ©rer avec les mouvements des Philippins le long de la route nord-sud. Les nouveaux polders chinois, dĂ©veloppĂ©s depuis 2011, permettent de renforcer la prĂ©sence chinoise le long des routes nord-sud Tizard Bank et Union Bank and Reef et est-ouest London Reef. La mise en place de senseurs sur les polders de Fiery Cross, Mischief Reef et Subi Reef permet Ă  la Chine de dĂ©tecter la prĂ©sence de sous-marins le long des deux principales routes internes des positions de la Chine sont renforcĂ©es au point qu’elle pourra rapidement bloquer le ravitaillement des garnisons des Philippines toutes situĂ©es dans le Nord. Depuis 2015, des navires chinois tentent rĂ©guliĂšrement de bloquer, par exemple, le ravitaillement de la garnison de marines philippins situĂ©e dans une Ă©pave volontairement Ă©chouĂ©e sur le Second Thomas Shoal. Ces tentatives crĂ©ent un prĂ©cĂ©dent, celui d’entraver la libertĂ© de circulation au cƓur mĂȘme des mer de Chine mĂ©ridionale un sanctuaire pour les sous-marins nuclĂ©aires chinois45À l’échelle rĂ©gionale, la mer de Chine mĂ©ridionale est un espace maritime clef pour la flotte chinoise de sous-marins nuclĂ©aires lanceurs d’engins SNLE de classe Jin 094. En effet, la mer de la Chine orientale, au nord de TaĂŻwan, est trop peu profonde pour permettre aux SNLE d’effectuer des patrouilles et autres opĂ©rations sans ĂȘtre rapidement dĂ©tectĂ©s par les systĂšmes de surveillance amĂ©ricain et japonais. À l’inverse, les SNLE, quittant la base navale de Yulin, au sud de l’üle de Hainan, peuvent rejoindre les profondeurs de la mer de Chine mĂ©ridionale ou de l’ocĂ©an Pacifique et tenter d’échapper Ă  la vigilance de leurs adversaires. NĂ©anmoins, les sous-marins de classe 094 sont encore bruyants et restent trĂšs vulnĂ©rables, sur une distance d’environ 160 kilomĂštres entre Yulin et la limite du plateau continental de l’üle de Hainan. Ce sont ces eaux de faible profondeur, face Ă  la base navale de Yulin, qui furent l’objet d’études par l’USNS Impeccable en 2009. Ce navire amĂ©ricain, qui collectait des renseignements et sans doute, aussi, dĂ©posait des systĂšmes d’écoute dans la zone Ă©conomique exclusive de la Chine ZEE, fut sommĂ© de quitter les lieux par cinq navires militaires et civils vulnĂ©rabilitĂ© des sous-marins nuclĂ©aires chinois explique en grande partie la volontĂ© de la Chine d’exclure de la mer de Chine mĂ©ridionale toutes les forces militaires Ă©trangĂšres [Schaeffer, 2016]. Le processus de sanctuarisation de la mer de Chine mĂ©ridionale n’est cependant pas suffisant pour que la Chine puisse se protĂ©ger contre une menace potentielle des États-Unis et surtout contre-attaquer sur le continent nord-amĂ©ricain. Dans un scĂ©nario de guerre, les sous-marins de classe Jin 094, embarquant des missiles Ă  tĂȘtes nuclĂ©aires de type Julang 2, d’une portĂ©e de 8 000 kilomĂštres, ne pourront atteindre, depuis le Dangerous Ground, le territoire continental des États-Unis. Seules les bases amĂ©ricaines de Guam jusqu’à l’üle d’Hawaii et les bases des alliĂ©s des États-Unis dans le Pacifique seront menacĂ©es [Schaeffer, 2016]. Pour atteindre l’objectif d’une frappe sur la cĂŽte ouest des États-Unis, les Jin 094 devront quitter la mer de Chine mĂ©ridionale, passer par le canal de Bashi entre les Philippines et TaĂŻwan puis se rendre en mer de Chine orientale. Or, cette zone, ceinturĂ©e par l’arc insulaire Japon-TaĂŻwan-Philippines-BornĂ©o, est fortement surveillĂ©e par les États-Unis et le lorsque les sous-marins nuclĂ©aires chinois de nouvelle gĂ©nĂ©ration Tang 096 seront opĂ©rationnels, l’ensemble des États-Unis pourra potentiellement ĂȘtre menacĂ© depuis la mer de Chine mĂ©ridionale. Ainsi, un Tang 096 positionnĂ© dans le Dangerous Ground pourra frapper indiffĂ©remment la cĂŽte ouest des États-Unis avec ses missiles Ă  tĂȘtes nuclĂ©aires de type Julang 3 d’une portĂ©e de 12 000 kilomĂštres ou la cĂŽte est des États-Unis avec sa version d’une portĂ©e de 20 000 kilomĂštres [Schaeffer, 2016].Conclusion48L’ocĂ©anographie militaire, et notamment la bathymĂ©trie, est au cƓur des enjeux gĂ©opolitiques de l’Asie du Sud-Est. Cette derniĂšre est Ă  la fois une rĂ©gion qui s’équipe en sous-marins et un lieu de passage des sous-marins des puissances navales internationales. La question des donnĂ©es bathymĂ©triques est particuliĂšrement sensible dans le cas des Spratleys. D’une zone Ă  Ă©viter, le Dangerous Ground est devenu un espace stratĂ©gique d’oĂč des sous-marins nuclĂ©aires pourraient menacer une partie de la population de la planĂšte. La Guerre froide, puis la rivalitĂ© de puissance avec la Chine peuvent expliquer la censure des autoritĂ©s militaires amĂ©ricaines sur la question de la bathymĂ©trie du Dangerous de rĂ©duire les risques de collision entre sous-marins dans les mers de l’Asie du Sud-Est, les pays de l’ASEAN, la Chine et les puissances du Pacifique tels les États-Unis, la France et le Japon devraient relancer le projet d’un code de bonne conduite pour les sous-marins. ProposĂ© en 2016 par Singapour, ce projet n’a pas avancĂ© depuis. Pourtant, il pourrait s’inscrire dans le code de bonne conduite en mer de Chine mĂ©ridionale dont les modalitĂ©s sont en cours de nĂ©gociations entre la Chine et l’ASEAN. Notes [1] L’IndonĂ©sie a la plus ancienne sous-marinade d’Asie du Sud-Est, construite en 1950. La ThaĂŻlande a abandonnĂ© sa sous-marinade, construite aussi dans les annĂ©es 1950. [2] Les futurs sous-marins de Singapour, adaptĂ©s aux mers peu profondes, pourraient ĂȘtre opĂ©rationnels Ă  moins de 20 mĂštres. [3] Un sous-marin nuclĂ©aire doit avoir un minimum de 18-20 mĂštres entre sa quille et le fond de la mer pour opĂ©rer en sĂ©curitĂ© dans les faibles fonds autour de 10 mĂštres pour un sous-marin conventionnel. Mais en cas d’urgence, si le sous-marin doit immĂ©diatement plonger en effectuant une manƓuvre verticale, il lui faudra des profondeurs bien supĂ©rieures. [4] Les rĂ©cits sur la guerre du Pacifique Ă©voquent tous l’hĂ©roĂŻsme des Ă©quipages du Darter et du Dace dans le passage de Palawan mais ne parlent jamais de l’épisode qui prĂ©cĂšde, Ă  savoir la traque dans le Dangerous Ground. [5] Information communiquĂ©e par Jean-François Bonnet, ancien directeur de l’Agence France Presse Ă  Manille. RĂ©gionDe L'asie Du Sud-Est. Carte Des Pays De L'asie Du Sud-Est. Illustration Vectorielle Image Vectorielle Stock - Alamy from www.alamyimages.fr. Carte de l'asie avec les. Carte de l'asie vierge avec les pays en couleur. 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