NousĂ©tions alors loin de "l'apogĂ©e de la Guerre froide", rappelle le site amĂ©ricain Snopes, qui prĂ©cise que les Ă©poux Sanders ne sont pas rendus en URSS pour des vacances en amoureux, mais dans le cadre d'un dĂ©placement officiel. Alors maire de Burlington, dans le Vermont, Bernie Sanders s'y rendait pour officialiser un jumelage avec la ville de Yaroslav. La vĂ©ritable lune de Le site a besoin de vous pour continuer d’exister, si vous avez aimĂ© cet article n’hĂ©sitez pas Ă  le soutenir sur tipeee, ou Ă  partager l’article sur les rĂ©seaux je vous parle de RavensbrĂŒck, le principal camp de concentration pour femmes en Allemagne durant la Seconde Guerre mondiale. Dans les camps, les femmes n’étaient pas mieux traitĂ©es que les hommes, elles travaillaient jusqu’à ne plus avoir de force et Ă  la fin de la journĂ©e, certaines devaient encore ĂȘtre violĂ©es dans le bordel du camp. Les femmes sont principalement polonaises mais elles peuvent provenir de tous les pays d’Europe occupĂ©s par l’Allemagne. RavensbrĂŒck, le plus grand camp de femmes Le camp reçoit les premiĂšres femmes en 1939, la majoritĂ© des dĂ©tenues proviennent du camp de concentration de Lichtemburg. RavensbrĂŒck est situĂ© tout prĂšs d’une mine de sel, c’est pratique, les meufs n’ont qu’à faire quelques mĂštres pour ĂȘtre au boulot, mais dans cette mine, il n’y a pas de travail pour les prĂšs de dĂ©tenues. De nombreuses femmes sont alors envoyĂ©es sur d’autres mines de sel il en existe plus de cinquante entre la mer Baltique et la BaviĂšre mais aussi dans les usines pour servir l’industrie d’armement Ă  partir de 1944. En effet, l’Allemagne nazie soumet les femmes au travail forcĂ© dans la production d’arme car la guerre bat son plein, mais des usines sont Ă©galement construites Ă  proximitĂ© du camp pour servir la production textile. En avril 1941, un camp pour hommes est construit Ă  cotĂ© de celui des femmes et en 1942, c’est un camp d’internement pour jeunes dĂ©linquantes 1000qui ouvre ses portes, de fait, la zone devient un centre nĂ©vralgique du travail forcĂ©, la main-d’Ɠuvre y est nombreuse. Mais RavensbrĂŒck n’est pas qu’un camp de travail, en un peu moins de six annĂ©es, sur les plus de femmes qui ont Ă©tĂ© enfermĂ©es, ont Ă©tĂ© tuĂ©es. En 1944, la SS fait amĂ©nager dans un des blocs du camp, proche du crĂ©matorium, une chambre Ă  gaz provisoire oĂč elle assassine juste avant la fin de la guerre entre 5000 et 6000 dĂ©tenues. Pour faire rĂ©gner l’ordre dans les camps, RavensbrĂŒck a servi de centre de formation pour plus de 4000 femmes. A RavensbrĂŒck 150 femmes SS sont employĂ©es. Les naissances dans le camp de RavensbrĂŒck Avant 1944, gĂ©nĂ©ralement les femmes qui arrivent au camp pendant leur grossesse sont Ă©liminĂ©es. On veut s’éviter les emmerdes alors on tue la mĂšre et l’enfant, ou alors on attend l’accouchement et on se dĂ©leste du nourrisson en le noyant dans un sceau sous les yeux de sa mĂšre ou en l’étouffant. L’agonie des nouveaux-nĂ©s pouvait durer jusqu’à 30 minutes. Les tĂ©moignages sont terribles. Je ne sais pas pourquoi Ă  partir de 1944, on n’élimine plus les enfants, j’ai pas trouvĂ© les raisons de ce changement de cap, mais on consacre une piĂšce Ă  RavensbrĂŒck oĂč ils sont dĂ©posĂ©s Ă  mĂȘme-le sol ou sur des paillasses, on les nourrit avec un peu de lait en poudre et des farines cuites dons de prisonniĂšres qui en recevaient par colis, mais en 1944, les bĂ©bĂ©s ne vivent jamais plus de trois mois dans de telles conditions. C’est alors qu’on met en place la Kinderzimmer la chambre des enfants dans le bloc 11 de RavensbrĂŒck. On trouve dans la chambre deux lits de deux Ă©tages superposĂ©s ou quarante enfants peuvent ĂȘtre couchĂ©s les uns Ă  cotĂ© des autres. Malheureusement, rien ne change, les enfants ne sont pas changĂ©s, ils ne connaissent ni hygiĂšne ni biberon
 On leur dĂ©coupe des changes dans des vieux uniformes et seule la solidaritĂ© des prisonniĂšres leur permet d’avoir un peu de lait. A peine. De fait, tous les enfants dĂ©cĂšdent. Seuls ceux qui sont nĂ©s juste avant la libĂ©ration ont survĂ©cu soit une quarantaine sur les cinq cent recensĂ©s le registre Ă©tait il vraiment tenu Ă  jour ? Rien n’est moins sur
 Les femmes sĂ©lectionnĂ©es pour
 les bordels Comme j’en ai dĂ©jĂ  parlĂ© dans cet article, je ne vais pas trop m’étendre ici mais la plupart des femmes envoyĂ©es dans tous les bordels des camps de concentration sont passĂ©es et ont Ă©tĂ© sĂ©lectionnĂ©es Ă  RavensbrĂŒck. Elles sont principalement polonaises et hongroises et sont envoyĂ©es pour six mois dans les bordels. Mais il est rare qu’elles en reviennent car les heures de prostitution se font en plus des heures de travail et les femmes, si elles ont la chance d’avoir un peu plus de nourriture que les autres, dĂ©cĂšdent souvent de fatigue et malnutrition ou on les Ă©limine si elles contractent des maladies sexuellement transmissibles. Quelques femmes se sont portĂ©es volontaires car on leur faisait miroiter une sortie plus rapide du camp de concentration. En rĂ©alitĂ©, il n’en Ă©tait rien on ne ressortait jamais vivant qu’un camp. Les femmes sĂ©lectionnĂ©es pour
 des expĂ©riences mĂ©dicales Certaines femmes ont Ă©tĂ© sĂ©lectionnĂ©es Ă  partir de l’étĂ© 1942 pour servir des expĂ©riences mĂ©dicales comme la stĂ©rilisation par injection d’acide lien, on les appelle les lapines, ou encore pour tester la rĂ©sistance Ă  diffĂ©rentes substances chimiques ou la transplantation d’os pratique qui nĂ©cessite une amputation. Plus de 80 femmes de RavensbrĂŒck ont subi ces mutilations, nombreuses en sont mortes, les autres ont souffert de douleurs physiques horribles jusqu’à la fin de leurs jours. Parmi les mĂ©decins qui ont mis en place des expĂ©riences mĂ©dicales Ă  RavensbrĂŒck, on peut citer Herta Oberheuser qui travaille sous la supervision du Dr Karl Gebhardt. Les mĂ©decins ont sĂ©lectionnĂ© 86 femmes pour Ă©tudier notamment l’utilisation de la sulfanilamide sur les os, les nerfs et les muscles, mais aussi les injections d’huile et d’hexobarbital sur les femmes et enfants. Elle prĂ©lĂšve alors les organes mais le temps d’injection est tellement lent jusqu’à 5 minutes que les victimes restent conscientes jusqu’au dernier moment. Herta Oberheuser est condamnĂ©e lors du procĂšs des mĂ©decins de Nuremberg Ă  20 ans de prison, mais elle est libĂ©rĂ©e en 1952 pour bonne conduite
 Elle pratique alors la mĂ©decine gĂ©nĂ©rale dans le village de Stocksee, jusqu’à ce qu’une ancienne dĂ©tenue la reconnaisse en 1956. On lui retire alors le droit d’exercer, elle termine alors sa carriĂšre dans un laboratoire. Entre 1942 et 1945, le commandant du camp Fritz Suhren permet aux mĂ©decins du camp, notamment Gebhardt, de pratiquer des expĂ©rimentations mĂ©dicales de stĂ©rilisation sur les femmes Tziganes. Il est aussi connu pour sa politique d’extermination dans le camp par l’épuisement par le travail, la violence et la distribution de moins de nourriture possible. Alors qu’il arrive Ă  prendre la fuite lors de la libĂ©ration de RavensbrĂŒck, il est capturĂ© en 1949 puis aprĂšs un jugement, il est condamnĂ© puis fusillĂ© le 12 juin 1950 Les femmes sĂ©lectionnĂ©es pour
 mourir Les femmes trop faibles pour travailler sont mise Ă  l’écart puis assassinĂ©es dans le camp de RavensbrĂŒck et incinĂ©rĂ©es dans un four crĂ©matoire Ă  quelques kilomĂštres jusqu’en 1943, mais ensuite, trop nombreuses, elles sont envoyĂ©es dans le camp d’extermination d’Auschwitz-Birkenau. Cependant, il n’est pas rare qu’à l’infirmerie des femmes soient tuĂ©es par une injection lĂ©tale, ou encore e 1944 alors que le rĂ©gime allemand se sent pris au piĂšge et voit sa fin arriver, une chambre Ă  gaz est ajoutĂ©e au camp de RavensbrĂŒck afin de faire le plus de victimes possible, et en effet dĂ©but avril 1945, plusieurs milliers de dĂ©tenues sont gazĂ©es dans le camp pendant que d’autres sont contraintes de migrer vers le nord du pays. La libĂ©ration de RavensbrĂŒck En effet, Ă  la fin du mois de mars, les SS dĂ©cident de faire Ă©vacuer le camp pour femmes, ainsi plus de 20 000 prisonniĂšres prennent la route alors qu’elles sont dĂ©jĂ  Ă©puisĂ©es et malnutries. C’est ce que l’on appelle les marches de la mort. Certaines d’entre-elles ont eu la chance de croiser sur leur chemin des troupes soviĂ©tiques qui ont pu les libĂ©rer du joug de la politique gĂ©nocidaire du IIIĂš Reich. Il y a eu Ă©galement des SS qui ont remis des centaines de prisonniĂšres aux rĂ©seaux de La Croix Rouge suĂ©doise et danoise, juste avant la libĂ©ration du camp par les troupes soviĂ©tiques les 29 et 30 avril 1945. Il ne reste alors dans le cas seulement 3500 dĂ©tenues, les plus affaiblies ou les malades. Sur les 130 000 femmes qui ont passĂ© les portes de RavensbrĂŒck, seules 40 000 ont survĂ©cu. Si tu as aimĂ© cet article, tu peux le soutenir sur Tipeee il manque pas grand chose ou tu peux acheter les livres de Raconte-moi l’Histoire mĂȘme ma mĂšre trouve qu’ils sont vraiment trop bien. Enfin, si tu veux en savoir plus sur RavensbrĂŒck, je te conseille de jeter un oeil sur ce livre, ou encore celui-ci. ARiazan, l'inconnu Soljenitsyne Ă©crit constamment : il achĂšve le Premier Cercle en 1958, Ă©crit l'annĂ©e suivante Une journĂ©e d'Ivan Denissovitch, une Titre These Crosswords were created here! Instructions Nous avons prĂ©fabriquĂ©s des ensembles de mots /indices. Ou utilisez notre ajout rapide copie-coller * NOUVEAU * Choose up to 3 fonts + Arial default Montrer la banque de mots - This is and always has been an option in the blue menu after your puzzle is created. Watch our Videos! - Learn many tips with a clickable contents on YouTube Opens in new window. Crossword Puzzle Maker How-To and FAQ's New Image and Clue Functions Please SUBSCRIBE to our Please LIKE the video and SUBSCRIBE to our YouTube Channel link opens in new tab! It will help us get monetized for our videos and this website! Utiliser les mots Horizontal/Vertical RangĂ©e/Bas
Leshommes arrĂȘtĂ©s sont envoyĂ©s Ă  Dachau, camp créé en 1933 pour emprisonner les opposants au rĂ©gime, les militants de gauche (camp conçu pour la rééducation par le travail Ă  son origine d'oĂč le slogan « Arbeit macht frei » = le travail rend libre). Le systĂšme concentrationnaire et l'extermination des Juifs ne se croisent qu'en 1938 et en 1945. Sinon,

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Ilexistait trois grands camps de travail forcé à Hannovre, grande ville industrielle du nord de l'Allemagne. Ils relevaient tous trois du camp de concentratrion de Neuengamme. Début avril 1945, les troupes américaines entrÚrent dans Hannovre et libérÚrent les prisonniers survivants. L'American Signal Corps filma l'un des camps de Hannovre immédiatement aprÚs sa
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D'abord Ă©tabli comme camp de travail forcĂ©, Treblinka devint l'un des trois centres de mise Ă  mort mis en place dans le cadre de l'OpĂ©ration Reinhard Ă©galement appelĂ©e Aktion Reinhard ou Einsatz Reinhard. En novembre 1941, sous les auspices de la SS et la police du district de Varsovie, dans le gouvernement gĂ©nĂ©ral, fut créé un camp de travail forcĂ© pour les Juifs appelĂ© Treblinka, puis Treblinka I. Les lieux servaient Ă©galement de camp de formation au travail » pour les Polonais non juifs qui avaient violĂ©, aux yeux des Allemands, la discipline du travail. Ces deux catĂ©gories de dĂ©tenus se trouvaient dans des unitĂ©s sĂ©parĂ©es et Ă©taient, pour la majoritĂ©, affectĂ©es Ă  une carriĂšre voisine. En juillet 1942, les autoritĂ©s de l'OpĂ©ration Reinhard terminĂšrent la construction d'un centre de mise Ă  mort, nommĂ© Treblinka II. PrĂ©vu pour l'extermination des Juifs de Varsovie, Treblinka II se situait dans le district de Varsovie du gouvernement gĂ©nĂ©ral. Cependant, parce qu'il faisait partie de l'OpĂ©ration Reinhard, c'est Odilo Globocnik, chef de la SS et de la police du district de Lublin, qui en avait la gestion. Quand Treblinka II se mit en marche, les deux autres centres de mise Ă  mort de l'OpĂ©ration Reinhard, Belzec et Sobibor, Ă©taient dĂ©jĂ  en action. Position et topographie de Treblinka II Mis en place pendant l'occupation allemande de la Pologne au cours de la Seconde Guerre mondiale, le camp de travail et centre de mise Ă  mort de Treblinka se situait dans le district de Varsovie, au sein du gouvernement gĂ©nĂ©ral Generalgouvernement. Le camp de travail, Treblinka I, fut construit autour d'une carriĂšre active avant la guerre, Ă  environ 6 kilomĂštres de la gare du village. Si la zone Ă©tait peu peuplĂ©e, on y trouvait nĂ©anmoins un important embranchement ferroviaire dans la bourgade de Malkinia Gorna, un peu plus frĂ©quentĂ©e. SituĂ©e Ă  mi-chemin des 160 kilomĂštres de voie ferrĂ©e sĂ©parant Varsovie de Bialystok, sa position en faisait un point de jonction avantageux entre les districts du Generalgouvernement et ces deux villes, et offrait un accĂšs facile Ă  Lublin, Radom et Bialystok. C'est dans cette rĂ©gion isolĂ©e que les artisans de l'OpĂ©ration Reinhard choisirent le site du centre de mise Ă  mort de Treblinka. Treblinka II se trouvait Ă  moins de deux kilomĂštres du camp de travail prĂšs du village de Wolka Okraglik, le long d'une autre voie ferrĂ©e reliant Malkinia et Siedlce. Les Allemands apportĂšrent quelques amĂ©liorations au rĂ©seau ferroviaire entre ces points grĂące Ă  des embranchements joignant le camp de travail et le centre de mise Ă  mort tout en gardant l'accĂšs Ă  Malkinia. Formant un trapĂšze de 400 sur 600 mĂštres l'Ă©quivalent de presque 34 terrains de football, le site du centre de mise Ă  mort Ă©tait densĂ©ment boisĂ© et Ă  l'abri des regards. Des branchages entrelacĂ©s dans la clĂŽture de fils barbelĂ©s et des arbres plantĂ©s autour servaient Ă  le camoufler. Des miradors de 8 mĂštres de hauteur Ă©taient placĂ©s sur le pĂ©rimĂštre et aux quatre coins. Le centre de mise Ă  mort se divisait en trois sections la rĂ©ception, les habitations, et la zone d'extermination. C'est dans la deuxiĂšme que se trouvaient les logements du personnel allemand et des gardes, ainsi que des bureaux, une clinique, des entrepĂŽts et des ateliers. Une partie comprenait Ă©galement les baraquements des prisonniers juifs sĂ©lectionnĂ©s parmi les nouveaux arrivants pour fournir la main-d'Ɠuvre nĂ©cessaire Ă  la fonction du camp l'extermination de masse. Les dĂ©portations vers Treblinka Les victimes de Treblinka provenaient essentiellement des ghettos situĂ©s dans les districts de Varsovie et Radom, dans le Generalgouvernement. Entre la fin juillet et septembre 1942, les Allemands dĂ©portĂšrent prĂšs de 265 000 Juifs depuis le premier, puis, d'aoĂ»t Ă  novembre, 346 000 depuis le deuxiĂšme. Depuis le district de Bialystok en Pologne occupĂ©e, administrativement rattachĂ©e Ă  la Prusse orientale allemande, plus de 110 000 Juifs connurent le mĂȘme sort entre octobre 1942 et fĂ©vrier 1943. Enfin, des convois en transportant au moins 33 300 autres vinrent du district de Lublin. La SS et la police allemande dĂ©portĂšrent Ă©galement des Juifs des zones occupĂ©es par la Bulgarie, Ă  Thrace et en MacĂ©doine, ainsi que 8 000 Juifs de Theresienstadt, dans le protectorat de BohĂȘme-Moravie, vers Treblinka II. D'autres petits groupes dont on ignore le nombre provenant d'Allemagne, d'Autriche, de France et de Slovaquie y furent tuĂ©s, aprĂšs un passage par divers lieux de transit du Generalgouvernement, ainsi que des Tsiganes et des Polonais, on ne sait combien exactement non plus. Les dĂ©portations vers Treblinka se poursuivirent jusqu'au printemps 1943, les plus notables Ă©tant celles des quelque 7000 Juifs transportĂ©s du ghetto de Varsovie, liquidĂ© aprĂšs le soulĂšvement. Quelques convois isolĂ©s arrivĂšrent aprĂšs le mois de mai. Le personnel de Treblinka I et II La direction du centre de mise Ă  mort Treblinka II se composait d'un petit nombre de SS allemands et de fonctionnaires de police, entre 25 et 35 hommes. Comme les autres centres de l'OpĂ©ration Reinhard, la majoritĂ© des employĂ©s allemands faisaient partie du programme d' euthanasie » Aktion T4. Le premier commandant de Treblinka II Ă©tait le Dr Irmfried Eberl, un mĂ©decin qui avait gazĂ© des patients en sa qualitĂ© de directeur mĂ©dical aux centres d' euthanasie » de Bradenburg et de Bernburg. Sa mauvaise gestion du camp entraĂźna son renvoi le 26 aoĂ»t 1942, six semaines seulement aprĂšs son arrivĂ©e. C'est Franz Stangl, transfĂ©rĂ© du centre de mise Ă  mort de Sobibor, qui le remplaça. Cet ancien agent de la police criminelle Kripo avait Ă©tĂ© directeur administratif adjoint aux centres de mise Ă  mort et d' euthanasie » de Hartheim et de Bernburg. AprĂšs la rĂ©volte des prisonniers de Treblinka le 23 aoĂ»t 1943, un troisiĂšme commandant lui succĂ©da, Kurt Franz, un ancien cuisinier dans les centres d' euthanasie » de Hartheim, Brandenburg, Grafeneck et Sonnenstein ainsi qu'au centre de mise Ă  mort de Belzec. Il assura ses fonctions Ă  Treblinka II jusqu'Ă  la liquidation du site en novembre 1943. À Treblinka I, le camp de travail, le capitaine SS Theodor van Eupen fut affectĂ© au poste de commandant de 1941 Ă  1944. Contrairement Ă  Treblinka II, oĂč la fonction dĂ©pendait des autoritĂ©s de l'OpĂ©ration Reinhard et de l'Aktion T4, celle de Treblinka I Ă©tait directement rattachĂ©e Ă  la SS et Ă  la police de Varsovie. PlacĂ©e sous la coupe des autoritĂ©s allemandes se trouvait Ă©galement une unitĂ© de gardes auxiliaires comprenant 90 Ă  150 hommes, anciens prisonniers de guerre soviĂ©tiques de diverses nationalitĂ©s ou civils ukrainiens sĂ©lectionnĂ©s ou recrutĂ©s pour le poste. Tous Ă©taient formĂ©s au camp de Trawniki, spĂ©cialement amĂ©nagĂ© par la SS et la police de Lublin. Le meurtre de masse Des convois de 50 ou 60 wagons s'arrĂȘtaient d'abord en gare de Malkinia. Par groupe de 20, ils Ă©taient ensuite dirigĂ©s vers le centre de mise Ă  mort. Les gardes ordonnaient aux victimes de se rendre dans la zone de rĂ©ception oĂč se trouvaient la voie de garage et le quai, ainsi qu'un bĂątiment ressemblant trait pour trait Ă  une petite station normale avec son horloge en bois, ses faux panneaux et horaires de trains. Les SS et les policiers allemands annonçaient aux victimes qu'elles Ă©taient arrivĂ©es dans un camp de transit et devaient remettre tout objet de valeur. La zone de rĂ©ception disposait Ă©galement d'une place de la dĂ©portation », un endroit clĂŽturĂ© comportant deux baraquements dans lesquels les dĂ©portĂ©s —hommes d'un cĂŽtĂ©, femmes et enfants de l'autre —devaient se dĂ©shabiller. C'est aussi lĂ  que se trouvaient de vastes entrepĂŽts oĂč Ă©taient stockĂ©es les affaires des prisonniers Ă  trier et envoyer en Allemagne via Lublin. Dans la zone d'extermination, un passage couvert et camouflĂ© appelĂ© le boyau » Schlauch en allemand menait de la zone de rĂ©ception aux chambres Ă  gaz, dans la zone d'extermination, qu'un panneau mensonger annonçait comme Ă©tant des douches. Les victimes, nues, devaient s'y rendre en courant. Une fois les portes hermĂ©tiquement verrouillĂ©es, un Ă©norme moteur diesel installĂ© Ă  l'extĂ©rieur diffusait du monoxyde de carbone, tuant tous les prisonniers. Les Sonderkommandos Ă  Treblinka II Des membres du Sonderkommando dĂ©tachement spĂ©cial, un groupe de dĂ©tenus juifs temporairement Ă©pargnĂ©s, travaillaient dans la zone d'extermination. Ils retiraient les corps des chambres Ă  gaz et, dans un premier temps, les enterraient dans des fosses communes. Puis, au mois d'octobre 1942, le personnel du camp ordonna d'exhumer les cadavres pour les brĂ»ler sur des fours » Ă  ciel ouvert construits Ă  l'aide de rails. Cette tĂąche revenait au Sonderkommando 1005, chargĂ© de dĂ©terrer et dĂ©truire toute preuve de meurtre de masse dans les territoires de l'Est occupĂ©s par l'Allemagne. RĂ©guliĂšrement, le personnel allemand et les gardes formĂ©s Ă  Trawniki abattaient les membres de ces dĂ©tachements de travailleurs juifs et les remplaçaient par un autre groupe dans de nouveaux convois. D'autres dĂ©tenus sĂ©lectionnĂ©s pour les Sonderkommandos qui travaillaient dans la zone d'administration-rĂ©ception Ă©taient chargĂ©s de recevoir les prisonniers Ă  la descente des trains, de leur dĂ©shabillage, de la collecte des objets de valeur et du passage forcĂ© dans le boyau » qui les menait Ă  la mort. Ils triaient ensuite les affaires des personnes exterminĂ©es pour prĂ©parer leur envoi vers l'Allemagne et ils Ă©taient affectĂ©s au nettoyage des wagons pour les dĂ©portations suivantes. On annonçait aux individus malades ou trop faibles pour atteindre les chambres Ă  gaz seuls qu'ils allaient ĂȘtre soignĂ©s. Des membres du Sonderkommando les emmenaient dans une zone camouflĂ©e qui ressemblait Ă  un petit hĂŽpital, croix rouge Ă  l'appui. C'est lĂ  que le caporal SS Willi Mentz, qui avait prĂ©alablement effectuĂ© des tĂąches agricoles dans les centres d' euthanasie » de Grafeneck et Hadamar, exĂ©cutait les victimes au-dessus d'une fosse commune. RĂ©sistance et rĂ©volte Ă  Treblinka Les dĂ©tenus juifs créÚrent un mouvement de rĂ©sistance Ă  Treblinka au dĂ©but de l'annĂ©e 1943. Quand les opĂ©rations du camp furent presque terminĂ©es, ils craignirent de voir le site dĂ©mantelĂ© et d'ĂȘtre tuĂ©s. Aussi, Ă  la fin du printemps et Ă  l'Ă©tĂ© 1943, les responsables de la rĂ©sistance choisirent la rĂ©volte. Le 2 aoĂ»t, les prisonniers s'emparĂšrent discrĂštement d'armes dans l'armurerie, mais furent dĂ©couverts avant de pouvoir prendre le contrĂŽle du camp. Des centaines d'entre eux se prĂ©cipitĂšrent vers la porte principale pour tenter de fuir. Beaucoup furent abattus Ă  la mitrailleuse. Plus de 300 parvinrent Ă  s'Ă©chapper, mais deux tiers d'entre eux furent repris et fusillĂ©s par les SS, la police allemande et les unitĂ©s militaires. Sur ordre d'Odilo Globocnik, chef de la SS et de la police Ă  Lublin, les SS et les policiers allemands firent dĂ©manteler le site par les survivants, puis les exĂ©cutĂšrent une fois la tĂąche accomplie. La fin des camps de Treblinka Les Allemands ordonnĂšrent le dĂ©mantĂšlement de Treblinka II Ă  l'automne 1943. De la fin juillet 1942 Ă  septembre 1943, on estime Ă  925 000 le nombre de Juifs qu'ils y exterminĂšrent, ainsi qu'un nombre indĂ©terminĂ© de Polonais, de Tsiganes et de prisonniers de guerre soviĂ©tiques. Treblinka I, le camp de travail forcĂ©, continua de fonctionner jusqu'Ă  la fin juillet 1944. Pendant que le centre de mise Ă  mort Ă©tait en activitĂ©, des Juifs Ă©taient sĂ©lectionnĂ©s parmi les nouveaux arrivants et transfĂ©rĂ©s vers Treblinka I. Ceux jugĂ©s trop faibles pour y travailler Ă©taient rĂ©guliĂšrement renvoyĂ©s Ă  Treblinka II et Ă©liminĂ©s. À la fin du mois de juillet 1944, alors que les troupes soviĂ©tiques approchaient, les autoritĂ©s du camp et les gardes formĂ©s Ă  Trawniki fusillĂšrent les prisonniers juifs restants, soit entre 300 et 700, puis se hĂątĂšrent de dĂ©manteler et d'Ă©vacuer le site. AprĂšs avoir dĂ©moli toute trace du camp, on planta des lupins et on installa un agriculteur allemand ethnique pour camoufler ce qui s'Ă©tait rĂ©ellement passĂ© sur les lieux. Les SoviĂ©tiques envahirent le camp de travail et le centre de mise Ă  mort au cours de la derniĂšre semaine de juillet 1944.
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Commel’écrit fort justement Dominique Colas, chez LĂ©nine, « la violence est la vĂ©ritĂ© de la politique, son condensĂ©, le rĂ©vĂ©lateur des rapports de force, l’épreuve oĂč se sĂ©parent rĂ©volutionnaires et opportunistes, l’ordalie matĂ©rialiste ». « La force seule, affirme LĂ©nine, peut rĂ©soudre les grands problĂšmes historiques ».
1 Dans un roman rĂ©cemment traduit en français, Javier Cercas relate l’enquĂȘte obstinĂ©e qui l’a menĂ© sur les traces d’un nonagĂ©naire barcelonais, Enric Marco Batlle [1]. Pendant des annĂ©es, celui-ci s’est fait passer pour un ancien combattant antifranquiste et a portĂ© la parole des survivants espagnols de l’Holocauste, multipliant confĂ©rences et interviews. Mais en 2005, un historien, Benito Bermejo, met au jour son imposture, plongeant le pays dans la stupĂ©faction Marco est bien allĂ© en Allemagne pendant la Seconde Guerre mondiale mais en tant que travailleur volontaire ; il a Ă©tĂ© arrĂȘtĂ© par la Gestapo Ă  Kiel et a passĂ© trois semaines en prison, mais il n’a jamais Ă©tĂ© internĂ© dans le camp de concentration de Flossenburg, en BaviĂšre. Javier Cercas souligne que le succĂšs de cette biographie fantasmĂ©e, entremĂȘlement de vĂ©ritĂ©s et de mensonges, s’explique par la version positive qu’elle proposait de l’histoire rĂ©cente de l’Espagne, mettant en scĂšne un peuple courageux et qui avait rĂ©sistĂ© tant Ă  la dictature franquiste qu’au nazisme. À cette amnĂ©sie collective et Ă  la frĂ©nĂ©sie de mĂ©moire historique » qui s’est dĂ©veloppĂ©e depuis les annĂ©es 2000, Ă©rigeant en vĂ©ritĂ© absolue la parole des victimes, l’écrivain oppose l’enquĂȘte historique. Le chantage du tĂ©moin » n’est ainsi dĂ©finitivement avĂ©rĂ© qu’à la fin du roman, lorsque l’auteur oppose aux dires du fantasque imposteur la vĂ©ritĂ© des archives, en l’espĂšce le registre d’entrĂ©e du camp de concentration de Flossenburg celui-ci ne contient pas le nom de Marco [2]. 2Si Marco avait commencĂ© Ă  Ă©voquer son internement dans un camp de concentration nazi en 1976, ce n’est qu’en 2000 qu’il s’est rapprochĂ© des associations d’anciens dĂ©portĂ©s l’absence de survivant parmi les 14 Espagnols qui avaient Ă©tĂ© internĂ©s dans le camp de Flossenburg rendait peu probable une mise en doute de sa parole. Le contexte est alors extrĂȘmement favorable Ă  l’affabulateur car la sociĂ©tĂ© espagnole entre dans une pĂ©riode d’intense activitĂ© mĂ©morielle qui fait la part belle aux tĂ©moignages des victimes de la dictature franquiste. Un fort mouvement associatif revendique en effet une rĂ©cupĂ©ration de la mĂ©moire historique », c’est-Ă -dire une mise en rĂ©cit de l’histoire rĂ©cente de l’Espagne qui rompe avec le silence et le mensonge qui auraient jusque-lĂ  prĂ©valu. Ce dĂ©bat public autour du passĂ© est aujourd’hui exacerbĂ© relayĂ© par les mĂ©dias, il passionne l’opinion publique et est largement utilisĂ© par les partis politiques [3]. L’Espagne semble ainsi malade de son passĂ©, incapable d’assumer les fantĂŽmes de la guerre civile et de la rĂ©pression franquiste. Comme dans d’autres pays europĂ©ens ayant connu une transition vers la dĂ©mocratie, la question de la conservation et de l’ouverture des archives joue dans la pĂ©ninsule un rĂŽle crucial puisqu’elle est la condition de l’établissement de la vĂ©ritĂ© historique et de la rĂ©habilitation de la mĂ©moire des victimes [4]. Si, pendant la transition dĂ©mocratique, aucune destruction massive d’archives n’a fait la une des mĂ©dias au contraire de l’Allemagne, une partie des documents les plus sensibles de la Stasi ayant Ă©tĂ© dĂ©truits dans la prĂ©cipitation Ă  l’automne 1989, certains fonds ne sont toujours pas localisĂ©s ou restent inaccessibles, le parcours du chercheur pouvant alors relever du parcours du combattant. 3Depuis le dĂ©but des annĂ©es 2000, plusieurs instances se disputent le monopole de l’élaboration de la comprĂ©hension du passĂ© rĂ©cent de l’Espagne [5]. Dans ce conflit mĂ©moriel, la conservation et la communication des archives constituent un enjeu politique et juridique dans lequel interfĂšrent mĂ©moire, histoire et dĂ©sir de justice [6]. Le but de cet article est d’éclairer une question qui Ă©lectrise le dĂ©bat public outre-PyrĂ©nĂ©es et atteste d’un usage trĂšs politique de l’histoire. Il n’existe pas Ă  notre connaissance d’état des lieux rendant compte de façon exhaustive et dĂ©taillĂ©e de l’état des archives relatives Ă  la guerre civile et au franquisme, trĂšs nombreuses, hĂ©tĂ©rogĂšnes et Ă©parpillĂ©es sur le territoire espagnol [7]. Notre ambition n’est pas de combler cette lacune plus modestement, il s’agit de prĂ©senter une synthĂšse de la littĂ©rature et de la sitographie existantes tout en indiquant quels outils peuvent ĂȘtre utilisĂ©s pour mieux se repĂ©rer dans le maquis des archives franquistes. Par consĂ©quent, nous dĂ©crirons d’abord les grandes Ă©tapes de la conservation et de la communication de ces documents depuis 1936 Ă  aujourd’hui avant de voir concrĂštement comme les chercheurs-euses peuvent travailler dans ce cadre complexe. Conserver et communiquer les archives la reproduction des divisions de la guerre civile et de la dictature 1936 – annĂ©es 1990 La politique archivistique de la dictature franquiste 4Dans les jours qui suivent le coup d’État du 17-18 juillet 1936, l’Espagne se trouve partagĂ©e en deux, en fonction de l’adhĂ©sion ou non de la population et des autoritĂ©s aux militaires insurgĂ©s ; le conflit va durer prĂšs de trois annĂ©es. Dans le camp franquiste, l’armĂ©e met en place un systĂšme de rĂ©quisition documentaire qui affecte aussi bien le domicile des particuliers que les siĂšges d’institutions et d’organismes jugĂ©s hostiles partis politiques, syndicats, cercles libertaires, organisations antifascistes, loges maçonniques, membres importants du gouvernement rĂ©publicain, etc. [8]. Cette documentation confisquĂ©e archives, livres, photographies, affiches, drapeaux, meubles de loges maçonniques
 constitue une source d’information fondamentale pour organiser la rĂ©pression, qui vise deux ennemis principaux le communisme et la franc-maçonnerie [9]. Créée en avril 1938 au sein du ministĂšre de l’IntĂ©rieur, la DĂ©lĂ©gation d’État pour la rĂ©cupĂ©ration de documents DelegaciĂłn del Estado para la RecuperaciĂłn de Documentos, DERD est chargĂ©e de recueillir, traiter et classer tous les documents susceptibles de fournir des antĂ©cĂ©dents relatifs aux ennemis de l’État » pour les transmettre aux tribunaux militaires [10]. À mesure que les troupes franquistes avancent et conquiĂšrent le Nord et l’Est de l’Espagne, la DERD saisit de façon indiscriminĂ©e les archives des institutions publiques, des partis politiques de gauche et des syndicats, et les regroupe Ă  Salamanque, dans l’ancien Colegio San Ambrosio [11]. Une fois la guerre terminĂ©e, la politique archivistique menĂ©e par la dictature a Ă©tĂ© une politique a minima [12]. D’une part, celle-ci s’est centrĂ©e sur les grands organes de conservation qui avaient Ă©tĂ© mis en place au XIXe siĂšcle, comme les Archives gĂ©nĂ©rales centrales Archivo General Central et les Archives historiques nationales Archivo HistĂłrico Nacional, respectivement situĂ©es Ă  AlcalĂĄ de Henares et Ă  Madrid [13]. D’autre part, on continue de crĂ©er des centres d’archives provinciaux l’équivalent des archives dĂ©partementales françaises, dans la lignĂ©e de ce qui avait Ă©tĂ© entrepris sous la Seconde RĂ©publique. En 1969 naissent les Archives gĂ©nĂ©rales de l’administration, solution d’urgence destinĂ©e Ă  remĂ©dier au problĂšme que reprĂ©sente l’accumulation de milliers de mĂštres linĂ©aires de documentation dans les ministĂšres. Mais l’insuffisance des moyens financiers, qui se traduit notamment par le manque de personnel spĂ©cialisĂ©, entraĂźne une dĂ©gradation du patrimoine archivistique, par ailleurs classĂ© de façon erratique. Cette situation aboutit Ă  un vĂ©ritable chaos documentaire », aggravĂ© par le fait que durant le conflit, une partie des archives du camp rĂ©publicain a Ă©tĂ© dĂ©truite ou emportĂ©e en exil. 5La politique de pillage et de saisie documentaire menĂ©e par la DERD Ă  des fins rĂ©pressives s’inscrit dans l’entreprise d’annihilation physique et symbolique de l’ennemi rĂ©publicain, pourchassĂ© fĂ©rocement durant toutes les annĂ©es 1940. ParallĂšlement Ă  cette vaste entreprise rĂ©pressive dĂ©sormais bien connue des la dictature impose une damnatio memoriae qui pĂšse sur la totalitĂ© du passĂ© rĂ©publicain contraints au silence, les vaincus ont pour obligation d’oublier leur histoire personnelle et collective [14]. Le rĂ©gime construit et impose une interprĂ©tation officielle du conflit dĂšs le mois de juillet 1936, prĂ©sentĂ© comme une entreprise de libĂ©ration du joug du parlementarisme, du communisme et de la franc-maçonnerie. Les politiques mĂ©morielles et les usages propagandistes de l’histoire jouent un rĂŽle fondamental dans la propagande de la dictature, qui tente ainsi de faire oublier son illĂ©galitĂ© et sa violence originelles. L’historiographie officielle livre une version du conflit en tous points opposĂ©s Ă  la celle – tout aussi manichĂ©enne et Ă©pique » – des rĂ©publicains en exil [15]. Dans les annĂ©es 1960, des hispanistes anglais, amĂ©ricains et français remettent en cause l’histoire officielle franquiste en proposant de nouvelles interprĂ©tations de la guerre [16]. Mais ils n’ont pas accĂšs aux archives espagnoles et fondent donc leurs travaux sur la presse, les dĂ©bats parlementaires de la RĂ©publique, les archives diplomatiques, les congrĂšs de l’Internationale communiste, les mĂ©moires ou les tĂ©moignages oraux des leaders rĂ©publicains en exil, des figures du camp franquiste et des tĂ©moins de la guerre. ConfrontĂ© Ă  l’émergence d’une opposition politique, le rĂ©gime tente de rĂ©agir en proposant une histoire plus documentĂ©e, moins explicitement propagandiste un Centre d’études de la guerre civile Centro de estudios de la Guerra Civil est créé en 1965 et confiĂ© Ă  l’historien Ricardo de la Cierva. Dans l’ouvrage qu’il publie en 1969, celui-ci utilise de sources rĂ©publicaines, admet l’existence de crimes dans les deux camps et adopte Ă  l’égard des vaincus un ton moins vindicatif [17]. Jusqu’à la mort du dictateur dans son lit, le 20 novembre 1975, l’accĂšs des aux archives espagnoles reste en tout cas largement restreint. La transition vers un nouveau rĂ©gime archivistique et historiographique ? 6AprĂšs la mort de Franco, la transition vers la dĂ©mocratie se fait dans le cadre institutionnel de la dictature et ne rompt symboliquement pas avec elle [18]. Le caractĂšre pacifique de ce processus doit ĂȘtre garanti par un pacte d’oubli » afin de ne pas rouvrir de blessure fratricide. Pourtant, la question des archives de la guerre civile et du franquisme est posĂ©e Ă  plusieurs reprises. En 1977, une polĂ©mique Ă©clate autour des Ă©vĂ©nements survenus Ă  Guernica, le 26 avril 1937 [19]. La querelle ne porte pas sur le nombre de victimes mais sur la rĂ©alitĂ© mĂȘme du bombardement opĂ©rĂ© par la lĂ©gion Condor, la version officielle prĂ©tendant que la destruction de la ville Ă©tait due Ă  un incendie provoquĂ© par les soldats rĂ©publicains lors de leur retraite. Lors du quarantiĂšme anniversaire du massacre, une assemblĂ©e rĂ©unissant tĂ©moins et historiens demande au gouvernement l’ouverture des archives de la guerre civile, conservĂ©es aux Archives nationales de Salamanque, pour que la lumiĂšre puisse enfin ĂȘtre faite sur l’évĂ©nement. Au dĂ©but de l’annĂ©e 1978, le tout nouveau gouvernement d’Adolfo SuĂĄrez autorise l’un des historiens de la commission officielle Ă  accĂ©der Ă  la documentation, mais sans remettre pour autant en cause l’ancienne version attribuant la responsabilitĂ© du bombardement aux soldats rĂ©publicains. NĂ©anmoins, une impulsion semble donnĂ©e qui se confirme en mai 1979 quelques mois aprĂšs l’adoption d’une nouvelle constitution, les fonds de la DERD entreposĂ©s Ă  Salamanque deviennent une annexe des Archives nationales et sont rĂ©unis dans une section dĂ©nommĂ©e Guerre civile ». L’historien Ángel Viñas clame alors que l’accĂšs ouvert Ă  ces fonds, souvent mal conservĂ©s et ayant fait l’objet de destructions, est dĂ©cisif pour la dĂ©mocratie [20] ». Un lien trĂšs net est ainsi Ă©tabli, qui ressurgira au dĂ©but des annĂ©es 2000, entre d’une part la conservation et la communication des archives et d’autre part la nature du systĂšme politique pour ĂȘtre vĂ©ritable et durable, la transition de la dictature vers la dĂ©mocratie suppose une rupture nĂ©cessaire en matiĂšre de gestion documentaire. Le gouvernement autonome de Catalogne, hĂ©ritier de la Generalitat rĂ©publicaine 1931-1939, ne s’y trompe pas l’une de ses premiĂšres revendications vise Ă  rĂ©cupĂ©rer les documents qui avaient Ă©tĂ© saisis Ă  la fin de la guerre par la DERD et qui Ă©taient conservĂ©s dans l’une des sections des Archives historiques nationales, Ă  Salamanque [21]. Nationalisme catalan contre provincialisme de la vieille Castille, le bras de fer est engagĂ© autour de quarante ans de mĂ©moire historique. » [22] Faut-il rendre Ă  la Catalogne ce butin de guerre », selon les termes du prĂ©sident du gouvernement catalan, Jordi Pujol, ou prĂ©server l’unitĂ© archivistique du fonds castillan ? En 1983, le ministĂšre de la Culture et le gouvernement rĂ©gional catalan parviennent Ă  un accord ces documents, qui reprĂ©sentent un ensemble de 507 cartons d’archives, doivent ĂȘtre microfilmĂ©s pour que les Archives nationales de Catalogne Arxiu Nacional de Catalunya puissent disposer d’une copie. Mais en 1992, seule la moitiĂ© des documents ont Ă©tĂ© microfilmĂ©s et leur copie effectivement transfĂ©rĂ©es en Catalogne. Une polĂ©mique intense clive le pays pour savoir si les papiers de Salamanque » doivent ou non ĂȘtre transfĂ©rĂ©s en Catalogne ; elle va perdurer jusqu’au dĂ©but des annĂ©es 2010. 7En 1986, l’historien Albert Reig Tapia dĂ©nonce le fait qu’une partie des archives de la guerre civile et du franquisme ait Ă©tĂ© dĂ©truite et dĂ©plore que, de façon gĂ©nĂ©rale, on ne sache toujours pas oĂč se trouvent certains fonds documentaires. L’accĂšs aux archives militaires est alors toujours interdit, officiellement Ă  cause du peu de temps qui s’est Ă©coulĂ© » depuis les Ă©vĂ©nements considĂ©rĂ©s [23]. NĂ©anmoins, malgrĂ© les embĂ»ches qui rendent inĂ©vitablement travaillant sur le franquisme plus » encore, selon les dires de Reig Tapia, la dĂ©cennie 1980 voit la publication des premiers ouvrages sur la guerre civile qui sont fondĂ©s sur des archives espagnoles. Si l’État dĂ©mocratique n’a pas officiellement rompu avec le franquisme, il est dĂ©sormais clair que ce rĂ©gime est enterrĂ© les historiens commencent Ă  l’étudier comme un Ă©pisode clos de l’histoire espagnole [24]. Au cours des annĂ©es 1990, ces recherches connaissent un trĂšs fort dĂ©veloppement ; elles portent notamment sur l’étude de l’antifranquisme et le mouvement ouvrier. Depuis la fin de la dictature, les partis et les syndicats sortant de la clandestinitĂ© ont en effet entrepris de documenter leur mĂ©moire, se lançant dans la collecte et le rassemblement des archives dispersĂ©es Ă  l’étranger. Des structures sont créées pour conserver et valoriser ces fonds, comme la Fondation Pablo-Iglesias pour le Parti socialiste PSOE, la Fondation Francisco Largo Caballero pour l’Union gĂ©nĂ©rale des travailleurs UGT, la Fondation Salvador-Segui pour la ConfĂ©dĂ©ration gĂ©nĂ©rale du travail CGT ou des centres d’archives rĂ©gionaux pour le syndicat Commissions ouvriĂšres [25]. Elles organisent des rencontres scientifiques et apportent leur soutien Ă  des publications. Dans ce contexte favorable, les Ă©tudes portant sur la rĂ©pression franquiste se multiplient. Les historiens utilisent toutes les sources disponibles dossiers Ordre public » des gouvernements civils, jugements rendus par les tribunaux militaires, accessibles depuis 1997 [26], dossiers nominatifs de dĂ©tenus des prisons, registres des cimetiĂšres municipaux
. Un groupe de de l’universitĂ© de Saragosse, autour de JuliĂĄn Casanova, Ă©tablit ainsi une liste des victimes de la guerre civile en Aragon en croisant les registres des cimetiĂšres avec des sources orales [27]. À la fin des annĂ©es 1990 existe ainsi un socle de connaissances solides sur lequel s’accordent la majoritĂ© des historiens. Pourtant, jusqu’au milieu de la dĂ©cennie, la sociĂ©tĂ© espagnole dans son ensemble ne manifeste pas d’intĂ©rĂȘt particulier pour le rĂ©gime antĂ©rieur » Ă  la dĂ©mocratie. Pour les gouvernements socialistes qui se sont succĂ©dĂ© dans les annĂ©es 1980, dĂ©sireux de montrer qu’ils Ă©taient modernes et tournĂ©s vers le futur, la guerre civile Ă©tait un Ă©vĂ©nement non commĂ©morable » Felipe GonzĂĄlez [28]. Le conflit ainsi que la dictature franquiste sont alors absents du dĂ©bat public. Les choses changent radicalement Ă  la toute fin du XXe siĂšcle. Des archives au service de la dĂ©mocratie » ? Conflits de mĂ©moire et surpolitisation du dĂ©bat public annĂ©es 2000 AccĂšs aux archives, droit Ă  la vĂ©ritĂ© » et dĂ©fense des droits de l’homme » 8En 1999, la commĂ©moration du soixantiĂšme anniversaire de la fin de la guerre civile met en lumiĂšre l’extrĂȘme brutalitĂ© du systĂšme rĂ©pressif du franquisme, qui s’est par exemple exprimĂ©e dans les adoptions illĂ©gales des enfants volĂ©s » Ă  leurs parents rĂ©publicains et confiĂ©s Ă  des institutions religieuses peu regardantes [29]. En octobre 2000, l’ouverture d’une fosse commune Ă  Priaranza del Bierzo, en Castille-et-LĂ©on, a un impact considĂ©rable. Pour Mercedes Yusta Rodrigo, ces os poussiĂ©reux rĂ©vĂ©lant la posture dans laquelle les individus se trouvaient au moment de leur assassinat Ă©meuvent la conscience collective plus que n’importe quel discours politique ou historiographique [30]. L’évĂ©nement, largement mĂ©diatisĂ©, a Ă©tĂ© organisĂ© par l’Association pour la rĂ©cupĂ©ration de la mĂ©moire historique ARMH, qui vient d’ĂȘtre créée par Emilio Silva. Le terme de mĂ©moire historique », qui peut paraĂźtre Ă©trange au lecteur -Ă  la lectrice français-e tant il relĂšve de l’oxymore, dĂ©signe en Espagne la mĂ©moire du passĂ© rĂ©cent, c’est-Ă -dire de la guerre civile et de la dictature. L’association estime qu’elle s’est dissipĂ©e dans une amnĂ©sie collective en raison d’une occultation dĂ©libĂ©rĂ©e par les autoritĂ©s politiques [31]. Le mouvement est multiforme phĂ©nomĂšne de rĂ©appropriation mĂ©morielle global, exigence de justice Ă©manant de la sociĂ©tĂ© civile, contestation d’une confiscation symbolique de l’espace public Ă  la gloire des vainqueurs de la guerre sous le franquisme, mais aussi appel Ă  multiplier les cĂ©rĂ©monies publiques de rĂ©paration aux victimes [32]. Ces revendications s’inscrivent dans un contexte plus large, celui du paradigme transnational de la justice transitionnelle et des droits de l’homme. Le discours autour des disparus du franquisme » paraĂźt en effet directement inspirĂ© par les Commissions vĂ©ritĂ© et rĂ©conciliation » mises en place dans plusieurs pays d’AmĂ©rique latine [33]. Le phĂ©nomĂšne envahit le dĂ©bat public, StĂ©phane Michonneau allant jusqu’à parler d’ hypermnĂ©sie » de la sociĂ©tĂ© espagnole. Plusieurs facteurs contribuent Ă  cette rĂ©surgence mĂ©morielle l’instrumentalisation du souvenir de la guerre civile par les partis politiques durant la campagne des Ă©lections lĂ©gislatives de 1996 ; l’usure de la transition dĂ©mocratique, Ă©claboussĂ©e par de nombreux cas de corruption ; le sentiment d’urgence ressenti par de nombreux survivants de la guerre et de la dictature, dĂ©sireux de mener un dernier combat contre le franquisme en dĂ©fendant leurs droits ; la montĂ©e des revendications victimaires enfin, qui coĂŻncident en partie avec ce que l’historienne Annette Wieviorka a dĂ©nommĂ© l’ùre des tĂ©moins [34] ». 9Le dĂ©bat sur la mĂ©moire historique » est largement relayĂ© par les mĂ©dias et s’immisce dans le dĂ©bat politique, qu’il contribue Ă  cliver plus encore. Il porte notamment sur la question des archives, rĂ©veillant par exemple l’affaire des papiers de Salamanque ». Le transfert effectif des archives vers la Catalogne n’est toujours pas intervenu. Le maire de Salamanque, JuliĂĄn Lanzarote Parti populaire, droite, s’y oppose toujours, allant mĂȘme rebaptiser la rue dans laquelle se trouvent les Archives historiques nationales Rue de la spoliation » [35]. AprĂšs de multiples rebondissements, la documentation est acheminĂ©e en Catalogne en janvier 2006, deux ans aprĂšs la victoire aux Ă©lections lĂ©gislatives des socialistes emmenĂ©s par JosĂ© Luis RodrĂ­guez Zapatero. Au-delĂ  de cet Ă©pisode symptomatique des crispations et des mĂ©moires divisĂ©es de la sociĂ©tĂ© espagnole, un lien net est Ă©tabli par les associations entre accĂšs Ă  la documentation et dĂ©fense de la dĂ©mocratie. La question des archives de la rĂ©pression » est ainsi un problĂšme social qui dĂ©passe les limites de l’archivistique » pour l’archiviste Alonso GonzĂĄlez Quintana, chargĂ© de rĂ©diger un rapport consacrĂ© au traitement des archives dans divers pays ayant connu des gouvernements militaires de 1974 Ă  1994, les archives des organes rĂ©pressifs des gouvernements dictatoriaux doivent ĂȘtre conservĂ©es pour faciliter les processus de transition politique et garantir les droits individuels et collectifs des citoyens [36] ». En 2002, Emilio Silva, le prĂ©sident de l’ARMH, dĂ©plore pour sa part qu’il existe encore en Espagne des milliers de documents, en grande partie sous juridiction militaire, qui ne peuvent ĂȘtre Ă©tudiĂ©s [37] ». L’une des revendications que son association prĂ©sente au gouvernement concerne d’ailleurs les archives outre la prise en charge par les autoritĂ©s de l’exhumation et de l’identification des corps, le retrait de tous les monuments franquistes, elle demande la numĂ©risation de la documentation relative Ă  la guerre civile et Ă  l’aprĂšs-guerre afin de rendre plus aisĂ©e sa consultation [38]. Plus largement, au dĂ©but des annĂ©es 2000, la question de la collecte et de l’accĂšs aux archives est Ă©voquĂ©e dans tous les dĂ©bats parlementaires consacrĂ©s aux victimes de la rĂ©pression franquiste. C’est par exemple le cas lors de la session du 20 novembre 2002, au cours de laquelle les Cortes condamnent le soulĂšvement militaire du 17 juillet 1936. Felipe Alcaraz Massats, du parti Gauche unie, demande alors que les archives de la guerre civile soient numĂ©risĂ©es ; Alfonso Guerra, du Parti socialiste, souhaite pour sa part que l’on aide les associations d’exilĂ©s Ă  collecter et Ă  rassembler leurs archives. À la suite d’intenses dĂ©bats, un texte emblĂ©matique de l’action menĂ©e par le gouvernement Zapatero qui, parmi d’autres mesures phares, ordonne le retrait des troupes espagnoles d’Irak et l’inscription dans la loi du mariage homosexuel est adoptĂ© le 10 dĂ©cembre 2007, malgrĂ© l’opposition du Parti populaire la Loi dite de mĂ©moire historique Ley de Memoria HistĂłrica [39]. Elle dĂ©clare illĂ©gitimes les condamnations et les sanctions prononcĂ©es contre les victimes de la rĂ©pression franquiste, accorde des pensions aux orphelins de prisonniers, aux travailleurs forcĂ©s et aux enfants de la guerre », incite les autoritĂ©s locales Ă  retirer de la voie publique les monuments commĂ©moratifs franquistes
 Les articles 20 Ă  22 de ce texte traitent spĂ©cifiquement de la question des archives. Un Centre documentaire de la mĂ©moire historique » est ainsi créé Ă  Salamanque, qui englobe les Archives gĂ©nĂ©rales de la guerre civile. Sa mission est de collecter et de classer tous les documents relatifs au conflit de 1936-1939 et Ă  la rĂ©pression politique qui a suivi, qui sont conservĂ©s dans les musĂ©es, les bibliothĂšques et les centres d’archives dĂ©pendant de l’État et dont ceux-ci [doivent garder] une copie numĂ©rique ». La loi garantit Ă©galement l’accĂšs du citoyen aux fonds conservĂ©s dans les centres d’archives publics. 10La demande des associations, des victimes et de leurs descendants d’accĂ©der plus facilement aux archives de la dictature est, en partie au moins, entendue par les pouvoirs publics. Ceux-ci crĂ©ent des outils destinĂ©s Ă  faciliter la recherche d’informations. Le portail intitulĂ© MĂ©moire historique » rassemble par exemple toutes les donnĂ©es relatives Ă  la guerre civile et au franquisme qui sont jugĂ©es utiles pour le citoyen ; ces donnĂ©es sont accessibles en cliquant sur des onglets tels que carte des fosses communes », rĂ©parations », subventions », archives »  Eduardo GonzĂĄlez Calleja souligne que, dans ce champ de bataille culturel et politique » qu’est devenue la mĂ©moire historique » en Espagne, l’initiative est venue de la sociĂ©tĂ© civile et non des historiens [40]. Le dĂ©placement vers le juridique a encouragĂ© la tendance consistant Ă  prĂ©senter les personnes exĂ©cutĂ©es ou mortes dans les camps comme des victimes » le ministĂšre de la Culture a ainsi constituĂ© et mis Ă  disposition une base de donnĂ©es intitulĂ©e Victimes de la guerre civile et de la rĂ©pression franquiste » [41]. Le terme de victimes » est pourtant problĂ©matique puisqu’il efface la dimension idĂ©ologique et politique pourtant fondamentale de l’action menĂ©e par les personnes concernĂ©es pendant les annĂ©es 1930 [42]. La place des historiens dans la guerre mĂ©morielle » C. Boyd 11L’un des objectifs de la Loi de mĂ©moire historique est de favoriser la recherche scientifique sur la guerre civile, le franquisme, l’exil des dĂ©mocratiques et la transition dĂ©mocratique, de contribuer Ă  sa diffusion et de soutenir les en octroyant bourses et prix article 20. De fait, ce texte a un impact direct sur le travail des historiens dans la mesure oĂč il induit des budgets nouveaux pour la recherche et suscite des collaborations nouvelles entre les facultĂ©s d’histoire et la sociĂ©tĂ© civile [43]. Ainsi, une chaire de MĂ©moire historique du XXe siĂšcle » est créée en 2004 Ă  l’universitĂ© Complutense de Madrid, au terme d’un accord signĂ© avec l’Association pour la mĂ©moire sociale et dĂ©mocratique qui a Ă©tĂ© ensuite Ă©tendu Ă  des fondations partisanes, la Fondation du 1er mai liĂ©e au syndicat Commissions ouvriĂšres et la Fondation Francisco Largo Caballero [44]. La volontĂ© est alors trĂšs claire d’apporter une rĂ©ponse universitaire Ă  la trĂšs forte demande sociale en organisant sĂ©minaires, journĂ©es d’études, expositions
 NĂ©anmoins, cette insertion dans le champ social, politique et mĂ©moriel ne va pas sans mal, comme le montre la polĂ©mique qui s’est rĂ©cemment cristallisĂ©e autour des liens entre la mairie de Madrid et la chaire de MĂ©moire historique » de l’universitĂ© Complutense. Celle-ci avait Ă©tĂ© chargĂ©e par Manuela Carmena Ă©lue en juin 2015 avec le soutien de Podemos d’établir une liste des noms de rue de la capitale devant ĂȘtre modifiĂ©s pour ne plus cĂ©lĂ©brer de franquistes notoires [45]. 12 Si les associations de rĂ©cupĂ©ration de la mĂ©moire historique » ont affirmĂ© ĂȘtre les premiĂšres Ă  rĂ©vĂ©ler une vĂ©ritĂ© jusque-lĂ  occultĂ©e, force est de constater qu’un nombre important de travaux historiques portant sur la rĂ©pression franquiste avaient dĂ©jĂ  Ă©tĂ© publiĂ©s. Les historiens travaillaient en effet depuis les annĂ©es 1990 sur cette question, devenue un objet majeur de la recherche, en utilisant des sources diverses registres de dĂ©cĂšs ; archives des juridictions militaires, des camps de concentration, des camps de travail, des prisons [46]
 Les archives des juridictions ordinaires Ă©taient Ă©galement utilisĂ©es, par exemple par Conxita Mir CurcĂł dans son Ă©tude sur les campagnes de LĂ©rida Catalogne qui rĂ©vĂšle que le franquisme Ă©tait aussi un systĂšme de pouvoir s’appuyant sur la participation des individus [47]. Ces travaux d’histoire sociale de la rĂ©pression ont ouvert un nouveau front historiographique, s’intĂ©ressant Ă  la vie ordinaire des Espagnols sous le franquisme. Ils sont le fait d’une nouvelle gĂ©nĂ©ration d’historiens, nĂ©s et ayant grandi sous la dĂ©mocratie, en gĂ©nĂ©ral originaires d’universitĂ©s situĂ©s dans des rĂ©gions pĂ©riphĂ©riques » Catalogne notamment [48]. Ces chercheurs sont dĂ©sireux de bĂątir une histoire par en bas » du franquisme ; ils attachent une grande importance aux sources orales et mettent Ă  profit les archives municipales et dĂ©partementales de la rĂ©gion de laquelle ils sont originaires [49]. Dans ce contexte, on ne compte plus les ouvrages portant sur la rĂ©pression menĂ© par le camp national » et la dictature dans les diffĂ©rentes provinces espagnoles, qui rĂ©pondent Ă  ceux qui Ă©manent des centres d’archives locaux [50]. Pourtant, pour Mercedes Yusta Rodrigo, la vague mĂ©morielle qui a inondĂ© l’Espagne depuis les annĂ©es 2000 peut s’expliquer par l’insatisfaction ressentie par de nombreux survivants et par leurs descendants qui ne trouvent pas dans le discours hĂ©gĂ©monique sur le passĂ© rĂ©cent le rĂ©cit de leur » histoire et de leur » expĂ©rience, ou alors de façon trop impersonnelle. Cette frustration tiendrait notamment au fait que les historiens avaient longtemps dĂ©laissĂ© les sources orales en dĂ©lĂ©guant aux associations la tĂąche de collecter la parole des victimes, chargĂ©es par ailleurs par l’État de mener les exhumations [51]. Comment travailler dans ce cadre complexe ? État des lieux des sources disponibles Une ouverture en trompe-l’Ɠil des obstacles toujours nombreux 13La Loi de mĂ©moire historique prĂ©conisait, comme nous l’avons vu, une meilleure organisation et une plus grande accessibilitĂ© des fonds d’archives relatifs Ă  la guerre civile et au franquisme. Force est de constater que malgrĂ© des progrĂšs notables, il y a encore loin de la thĂ©orie Ă  la pratique. La documentation est souvent tellement dispersĂ©e, parcellaire, mal cataloguĂ©e ou mĂȘme non localisable que ou la chercheuse a le sentiment d’errer dans un vĂ©ritable maquis. L’auteure de ce texte a ainsi consacrĂ© une annĂ©e entiĂšre Ă  tenter de localiser la documentation des maisons de redressement sur lesquelles portait son travail de thĂšse, apprenant qu’ici elle avait brĂ»lĂ© ou Ă©tait Ă©garĂ©e, que lĂ  elle avait Ă©tĂ© emportĂ©e Ă  l’étranger par la congrĂ©gation religieuse chargĂ©e de la gestion de l’institution [52]. François Godicheau raconte, quant Ă  lui, qu’au dĂ©but des annĂ©es 1990, aux archives de Salamanque, avait Ă  sa disposition plusieurs volumes dĂ©crivant de maniĂšre trĂšs succincte et souvent complĂštement erronĂ©e le contenu des milliers de cartons qui constituaient les fonds. NĂ©anmoins, il s’agissait d’une aubaine fantastique » pour un dĂ©butant enthousiaste que ne rebutait pas l’ouverture au hasard d’un important volume de cartons [53]. Les difficultĂ©s d’accĂšs et de consultation des archives de la guerre civile et du franquisme sont telles qu’Internet fourmille de sites Ă©manant d’associations liĂ©es au mouvement de la mĂ©moire historique » qui proposent un vademecum destinĂ© aux particuliers souhaitant retrouver la trace d’un proche [54]. Le but est pratique OĂč chercher ? Par oĂč commencer ?” [55] ». La FĂ©dĂ©ration nationale des Forums pour la mĂ©moire propose ainsi un Guide pour la recherche des personnes disparues et victimes de la rĂ©pression pendant la guerre civile et l’aprĂšs-guerre, tĂ©lĂ©chargeable en PDF sur son site internet long de 25 pages, ce document prĂ©sente les normes de consultation des archives et les diffĂ©rents fonds dans lesquels les victimes ou leurs descendants pourront trouver des informations archives militaires, judiciaires, des prisons franquistes, administratifs [56]. Guide pour la recherche des personnes disparues et victimes de la rĂ©pression pendant la guerre civile et l’aprĂšs-guerre. © Droits rĂ©servĂ©s. Guide pour la recherche des personnes disparues et victimes de la rĂ©pression pendant la guerre civile et l’aprĂšs-guerre. © Droits rĂ©servĂ©s. 14 Les autoritĂ©s elles-mĂȘmes consentent parfois Ă  reconnaĂźtre l’ampleur des difficultĂ©s. En 2004, une Commission interministĂ©rielle pour l’étude de la situation des victimes de la guerre civile et du franquisme » est dĂ©signĂ©e par le gouvernement de JosĂ© Luis Rodriguez Zapatero pour Ă©tudier la situation dans laquelle se trouvent les archives relatives Ă  cette question [57]. Elle dĂ©crit une situation fort peu reluisante la documentation, d’un volume considĂ©rable, est largement dispersĂ©e et est loin d’ĂȘtre cataloguĂ©e les instruments de description sont incomplets ou inexistants. La consultation des documents est encadrĂ©e par la Loi sur le patrimoine historique espagnol, qui prĂ©voit un dĂ©lai de consultation de 50 ans si les archives contiennent des donnĂ©es Ă  caractĂšre personnel [58]. Pourtant, les obstacles sont frĂ©quents, qui tiennent Ă  une organisation insuffisante des fonds et au manque de personnel, provoquant de nombreuses plaintes et rĂ©clamations. Pour l’historien Santos JuliĂĄ, l’État aurait dĂ» accorder plus de moyens aux bibliothĂšques et aux archives plutĂŽt que de privatiser la mĂ©moire des victimes en confiant aux familles et aux associations les tĂąches de recherche, de localisation et d’identification des dĂ©pouilles [59]. 15 Dans ce contexte, les conditions de travail diffĂšrent fortement en fonction de la rĂ©gion dans laquelle on mĂšne ses recherches elles sont ainsi trĂšs bonnes en Catalogne, oĂč l’engagement financier des collectivitĂ©s rĂ©pond Ă  une demande mĂ©morielle importante de la sociĂ©tĂ©. Au niveau central, les Archives gĂ©nĂ©rales de l’administration AGA, situĂ©e Ă  AlcalĂĄ de Henares, dans les environs de Madrid, sont submergĂ©es par les archives des diffĂ©rents ministĂšres. Celui du Travail et des affaires sociales, par exemple, doit conserver entre ses murs des mĂštres linĂ©aires de documentation en attendant que celle-ci puisse ĂȘtre transfĂ©rĂ©e et traitĂ©e Ă  l’AGA. En juin 2015, une protestation collective est Ă©mise par la plateforme Commission pour la vĂ©ritĂ© », dont font par exemple partie l’Association nationale des archivistes, des bibliothĂ©caires, des archĂ©ologues et des documentalistes ANABAD et les Fondations 1er Mai et Francisco Largo Caballero. Son slogan affirme qu’ il n’y a pas de transparence sans archives, et d’archives sans archivistes ». Afin de faire la lumiĂšre sur le passĂ© rĂ©cent de l’Espagne et de garantir un fonctionnement dĂ©mocratique, les services d’archives doivent ĂȘtre dotĂ©s de moyens leur permettant de fonctionner et de garantir l’accĂšs des citoyens Ă  la documentation qu’ils conservent [60]. Ce manque de moyens structurel, qui a des effets considĂ©rables sur le quotidien des se double de façon plus ponctuelle de dĂ©cisions idĂ©ologiques pour le moins contestables. Que dire par exemple de la dĂ©cision prise en Conseil des ministres le 15 octobre 2010, classifiant les archives du ministĂšre des Affaires Ă©trangĂšres au motif que leur consultation pouvait porter atteinte Ă  la sĂ©curitĂ© de l’État mais qui n’a pas Ă©tĂ© publiĂ©e au Journal officiel et n’a jamais Ă©tĂ© justifiĂ©e par l’administration [61] ? MalgrĂ© la protestation Ă©mise par un collectif rassemblant trois cents historiens originaires de dix-sept pays diffĂ©rents [62], il est devenu impossible d’accĂ©der Ă  la totalitĂ© des archives diplomatiques de la Seconde Guerre mondiale c’est un archiviste qui, au vu de la demande de l’usager, sĂ©lectionne drastiquement la documentation qui lui paraĂźt pertinente et consultable. Enfin, certains fonds restent peu accessibles la tel celui de la Fondation nationale Francisco Franco. Cette institution, créée en 1976 pour conserver les archives personnelles du dictateur et faire connaĂźtre [sa] mĂ©moire et [son] Ɠuvre », est toujours prĂ©sidĂ©e par sa fille, Carmen Franco Polo [63]. Les 30 000 documents qu’elle possĂšde, dans un appartement meublĂ© Ă  la gloire du dictateur, sont accessibles la Ă  partir d’un seul poste de consultation et sans qu’aucun inventaire n’ait prĂ©alablement Ă©tĂ© mis Ă  sa disposition [64]. Aperçu des fonds d’archives accessibles 16Il serait impossible de rendre compte ici de la totalitĂ© des fonds d’archives relatifs Ă  la guerre civile et au franquisme, estimĂ© au milieu des annĂ©es 2000 Ă  765 par la Commission interministĂ©rielle pour l’étude de la situation des victimes de la guerre civile et du franquisme ». Nous renvoyons au rapport rĂ©digĂ© par celle-ci, relativement dĂ©taillĂ© mais portant essentiellement sur la documentation touchant Ă  la rĂ©pression [65]. Nous souhaiterions nĂ©anmoins signaler ici quelques-uns des outils pouvant faciliter le travail des Les plus prĂ©cieux proposent des bases de donnĂ©es permettant de localiser les documents conservĂ©s dans les centres d’archives publics espagnols et latino-amĂ©ricains [66] le Portail des archives espagnoles » PARES [67] et le Guide des archives espagnoles et latino-amĂ©ricaines » [68]. 17 La rubrique archives » du portail MĂ©moire historique », hĂ©bergĂ© par le gouvernement espagnol, indique quant Ă  elle dans quels fonds d’archives le citoyen peut rechercher des informations relatives aux victimes de la guerre civile et de la dictature [69]. Ceux-ci peuvent dĂ©pendre tant des ministĂšres de la Culture, de l’IntĂ©rieur, de l’Économie et des Administrations publiques que de la DĂ©fense [70]. Rubrique archives » du portail MĂ©moire historique », hĂ©bergĂ© par le gouvernement espagnol. © Droits rĂ©servĂ©s. Rubrique archives » du portail MĂ©moire historique », hĂ©bergĂ© par le gouvernement espagnol. © Droits rĂ©servĂ©s. 18 Sont ainsi recensĂ©s tous les fonds d’archives et les ressources documentaires mis Ă  disposition de l’usager par le ministĂšre de la Culture, parmi lesquels 19 le Centre documentaire de la mĂ©moire historique » Centro Documental de la Memoria HistĂłrica situĂ© Ă  Salamanque, il a pour mission de rĂ©unir et de rendre accessibles tous les fonds archivistiques et bibliographiques relatifs Ă  la guerre civile, Ă  la dictature et Ă  la transition politique [71]. Notons qu’une partie des inventaires des fonds d’archives sont consultables sur internet [72] ; Les affiches de la guerre civile espagnole » [73] collection rassemblant 2 280 affiches Ă©manant des deux camps, conservĂ©es au Centre documentaire de la mĂ©moire historique ; Militaires et membres des forces de l’ordre public de la Seconde RĂ©publique » [74] base de donnĂ©es recensant les noms de plus de 350 000 personnes ayant combattu dans les rangs de l’armĂ©e rĂ©publicaine. Il est possible de rĂ©aliser une recherche Ă  partir des deux noms de famille et du prĂ©nom de la personne concernĂ©e [75] ; les Archives rouges » [76] fonds contenant quelque 3 000 photographies commandĂ©es pendant le conflit par la Junte de Madrid pour dĂ©noncer les dĂ©sastres de la guerre civile » ; le Portail des mouvements migratoires ibĂ©ro-amĂ©ricains [77] » base de donnĂ©es relatives Ă  l’émigration espagnole vers les pays latino-amĂ©ricains. 20PrĂ©sentons pour terminer deux fonds d’archives spĂ©cifiques qui, tous deux, illustrent l’une des principales tendances historiographiques, Ă©voquĂ©es plus haut, Ă©tudiant la rĂ©pression franquiste en se focalisant sur les individus. Les Archives des Brigades internationales 21En 1995 est créée l’Association des amis des Brigades internationales, dĂ©sireux de rĂ©cupĂ©rer la mĂ©moire historique [de l’organisation] en rĂ©unissant, en organisant et en conservant le plus de sources possibles, que celles-ci soient Ă©crites ou orales, afin de documenter le rĂŽle jouĂ© par les Brigades durant la guerre civile [78] ». Il s’agit notamment de susciter et de recueillir les dons de particuliers, ainsi que d’enregistrer le tĂ©moignage d’anciens brigadistes. En 1998 est ainsi créé le Centre d’études et de documentation des Brigades internationales CEDOBI, hĂ©bergĂ© par les Archives provinciales d’Albacete [79]. Le site internet du centre, clair et relativement bien construit met Ă  la disposition du grand public de nombreux outils. Dans une rubrique archives », on trouvera ainsi des inventaires dĂ©taillĂ©s des documents contenus dans les diffĂ©rents fonds documentaires ainsi qu’un nombre important de ressources digitales, tels que des entretiens rĂ©alisĂ©s avec d’anciens brigadistes. Les Archives du Parti communiste espagnol PCE [80] 22 L’histoire de ce fonds reflĂšte le destin du camp rĂ©publicain Ă  la fin de la guerre civile dĂšs le mois de dĂ©cembre 1938 se pose le problĂšme de la sauvegarde de la documentation du parti, face Ă  l’avancĂ©e inexorable des troupes franquistes. Au mois de janvier 1939, le secrĂ©taire du ComitĂ© central, Pedro Checa, donne l’ordre d’évacuer les archives de la ville de Barcelone, les franquistes ayant pĂ©nĂ©trĂ© en Catalogne. Les archives sont transportĂ©es Ă  Figueras puis en France entre le 6 et le 8 fĂ©vrier, oĂč elles sont finalement dĂ©couvertes par des gendarmes français. Au mĂȘme moment, Lucio Santiago reçoit l’ordre de dĂ©truire la documentation qui se trouve toujours Ă  Madrid. Les archives qui ne sont ni dĂ©truites, ni envoyĂ©es en France seront saisies par la DERD. Ainsi, Ă  la fin de la guerre, les seuls documents qui restent sont ceux de l’Internationale communiste ou ceux qui avaient Ă©tĂ© envoyĂ©s Ă  Moscou durant la guerre. En septembre 1950, le ministre de l’IntĂ©rieur français, Jules Moch, dĂ©clare le PCE illĂ©gal et ordonne l’arrestation de ses cadres une partie de la documentation restĂ©e sur le sol français est microfilmĂ©e dans la prĂ©cipitation et transfĂ©rĂ©e en TchĂ©coslovaquie, en Roumanie et en URSS. En 1977, lorsque le PCE est Ă  nouveau lĂ©galisĂ© en Espagne, il tente de rassembler toute la documentation restante pour ce faire, les Archives historiques du PCE sont créées en 1980 [81]. Le fonds, parcellaire, est de consultation difficile puisqu’il a Ă©tĂ© constituĂ© sans que ne prĂ©vale une logique de classement archivistique ; par ailleurs, les informations envoyĂ©es par les membres de l’intĂ©rieur » se trouvant en Espagne Ă  l’étranger pendant la dictature sont souvent codĂ©es. Notons qu’aucun instrument de consultation du catalogue n’est accessible sur internet. Site Internet des archives du Parti communiste espagnol. © Droits rĂ©servĂ©s. Site Internet des archives du Parti communiste espagnol. © Droits rĂ©servĂ©s. 23 Le cas du franquisme est un exemple emblĂ©matique des enjeux politiques, juridiques et mĂ©moriels que les archives peuvent prĂ©senter. Les difficultĂ©s entourant leur conservation et leur communication depuis la transition dĂ©mocratique, voire depuis 1936, attestent d’une mĂ©moire divisĂ©e de l’histoire rĂ©cente de l’Espagne et du maintien d’un usage trĂšs politique de celle-ci. L’affaire des papiers de Salamanque » est significative dans la mesure oĂč, en janvier 2013 encore, le Tribunal constitutionnel a rejetĂ© la demande prĂ©sentĂ©e par le gouvernement rĂ©gional de Castille-et-LĂ©on, qui ne cessait de rĂ©clamer le retour des archives Ă  Salamanque au titre de la nĂ©cessaire cohĂ©sion du fonds documentaire. La permanence des tensions entourant la gestion des archives, l’hypermnĂ©sie » qui touche l’Espagne depuis le dĂ©but des annĂ©es 2000, le ton toujours polĂ©mique des dĂ©bats et le durcissement des clivages historiographiques tendent Ă  montrer que la mĂ©moire de la guerre civile et de la dictature ne cesse de reproduire les divisions du conflit lui-mĂȘme [82]. Ces questions ne sont pas spĂ©cifiques Ă  l’Espagne, mais le dĂ©calage chronologique vis-Ă -vis des autres pays europĂ©ens frappe ; il s’explique probablement par le fait que dans ce pays, la guerre contre les fascismes europĂ©ens y a Ă©tĂ© perdue. Tandis qu’ailleurs on a mis en place, aprĂšs la Seconde Guerre mondiale, des mĂ©canismes juridiques de reconnaissance des victimes, c’est ici l’État franquiste qui a opĂ©rĂ© de cette façon au bĂ©nĂ©fice des caĂ­dos » les martyrs » tombĂ©s dans le camp franquiste et ensuite cĂ©lĂ©brĂ©s par la dictature et contre la terreur rouge ». En Espagne, la question du rĂšglement des comptes du passĂ© se pose ainsi de façon rĂ©currente [83]. Notes [1] Javier Cercas, L’imposteur roman, traduit par Elisabeth Beyer et traduit par Aleksandar Grujičić, Arles, Actes Sud, 2015. [2] [3] Élodie Richard et Charlotte Vorms, Transition historiographique ? », VingtiĂšme SiĂšcle. Revue d’histoire, juillet-septembre 2015, n° 127, no 3, p. 13-41. [4] Antonio GonzĂĄlez Quintana, PolĂ­ticas archivĂ­sticas para la defensa de los derechos humanos actualizaciĂłn y ampliaciĂłn del informe elaborado para la UNESCO y el Consejo Internacional de Archivos 1995 sobre gestiĂłn de los archivos de los servicios de seguridad del estado de los desaparecidos regĂ­menes represivos, Santiago de Compostela, FundaciĂłn 10 de Marzo, 2009. [5] L’histoire acadĂ©mique, le mouvement association dit de la rĂ©cupĂ©ration de la mĂ©moire historique » et un rĂ©visionnisme nĂ©o-franquiste rivalisent. Mercedes Yusta Rodrigo, El pasado como trauma Historia, memoria y "recuperaciĂłn de la memoria histĂłrica" en la España actual », Pandora. Revue d’études hispaniques, 2014, no 12, p. 23-41. [6] GeneviĂšve Dreyfus-Armand, Les traces archivĂ©es du passĂ© enjeux de mĂ©moire », MatĂ©riaux pour l’histoire de notre temps, 2003, vol. 70, no 1, p. 84-86. [7] En revanche, les descriptions des diffĂ©rents fonds d’archives abondent, que ceux-ci soient provinciaux et rĂ©gionaux. [8] Maria JosĂ© TurriĂłn GarcĂ­a, Les archives de la guerre civile espagnole », VingtiĂšme SiĂšcle. Revue d’histoire, 2015, no 127, p. 269-271. [9] Antonio GonzĂĄlez Quintana, Fuentes para el estudio de la represiĂłn franquista en el Archivo HistĂłrico Nacional, SecciĂłn Guerra Civil », Espacio, tiempo y forma. Serie V, Historia contemporĂĄnea, 1994, no 7, p. 479-508. ; Maria JosĂ© TurriĂłn GarcĂ­a, La biblioteca de la SecciĂłn Guerra Civil del Archivo histĂłrico Nacional Salamanca », BoletĂ­n de la ANABAD, 1997, vol. 47, no 2, p. 89-114. [10] Decreto creando la DelegaciĂłn del Estado para RecuperaciĂłn de Documentos », BoletĂ­n Oficial del Estado, n° 553, 27/04/1938, p. 6 986-6 987. [11] Il s’agit du siĂšge actuel du Centre documentaire de la mĂ©moire historique qui, comme nous le verrons, rassemble dĂ©sormais une grande partie des archives relatives Ă  la guerre civile. [12] Cette politique archivistique est rĂ©gie par un texte datant de 1901 et retouchĂ© en 1948 Reglamento de RĂ©gimen y Gobierno de los Archivos del Estado, aprobado en 1901 » et Decreto de 24 de julio, de 1947, sobre OrdenaciĂłn de los Archivos y Bibliotecas y del Tesoro histĂłrico-documental y bibliogrĂĄfico ». Mariona Corominas Noguera, Los archivos en el rĂ©gimen franquista la memoria histĂłrica de una etapa polĂ­tica », Entelequia revista interdisciplinar, 2008, no 7, p. 281-299. [13] Il s’agissait notamment de conserver et de classer les documents ecclĂ©siastiques et monastiques saisis dans le cadre de la politique de dĂ©samortissement », qui consistait Ă  mettre aux enchĂšres publiques des terres et des biens improductifs pour permettre l’augmentation de la richesse nationale et la constitution d’une bourgeoisie et d’une classe moyenne de travailleurs propriĂ©taires. Cf. Luis Miguel de la Cruz Herranz, Panorama de los archivos españoles durante el siglo XIX y primer tercio del siglo XX », dans Generelo Lanaspa JosĂ© Juan, Moreno LĂłpez Ángeles et Alberch i Fugueras Ramon eds., Historia de los archivos y de la ArchivĂ­stica en España, Valladolid, Universidad de Valladolid, Secretariado de Publicaciones e Intercambio Editorial, 1998, p. 119-160. [14] Eduardo GonzĂĄlez Calleja, "RĂ©cupĂ©ration de la mĂ©moire" et lĂ©gislation en Espagne. Chronique des controverses politiques et acadĂ©miques », MatĂ©riaux pour l’histoire de notre temps, mai 2014, n° 111-112, no 3, p. 5-16. [15] Le dĂ©veloppement suivant est empruntĂ© Ă  Élodie Richard et Charlotte Vorms, Transition historiographique ? », art. cit. [16] L’ouvrage le plus connu est celui de Hugh Thomas, The Spanish Civil War, Reprint., London, Eyre & Spottiswoode, 1961. [17] Ricardo de la Cierva, Historia de la guerra civil española, Madrid, San MartĂ­n, 1969. [18] Élodie Richard et Charlotte Vorms, Transition historiographique ? », art. cit. [19] François Godicheau, La guerre civile espagnole, enjeux historiographiques et patrimoine politique », VingtiĂšme SiĂšcle. Revue d’histoire, juillet-septembre 2015, n °127, no 3, p. 59-75. [20] Ángel Viñas vient d’intervenir dans un colloque qui se tient Ă  Madrid, intitulĂ© Los archivos para la historia del siglo XX ». Los archivos del franquismo, decisivos para la democracia », El PaĂ­s, 17/11/1979. [21] Walther L. Bernecker, Los papeles de la discordia la polĂ©mica en torno al Archivo de la Guerra Civil », 2007, p. 25-44 ; MarĂ­a Monjas Eleta, El tratamiento informativo del traslado de documentos del Archivo de la Guerra Civil de Salamanca a Cataluña en El Norte de Castilla y El Mundo de Castilla y LeĂłn », dans SalomĂ© Berrocal Gonzalo dir., Periodismo polĂ­tico nuevos retos, nuevas prĂĄcticas actas de las comunicaciones presentadas en el XVII Congreso Internacional de la SEP, 5 y 6 de mayo de 2011, Valladolid, universitĂ© de Valladolid, 2011, p. 709-731 [22] [23] C’est la rĂ©ponse formulĂ©e par la hiĂ©rarchie militaire Ă  la demande de l’historien visant Ă  obtenir l’accĂšs Ă  certains fonds d’archives. Francisco Espinosa Maestre, Tiempo de historia, tiempo de memoria El fenĂłmeno de la "memoria histĂłrica" en España 1996-2010 », Pliegos de Yuste. Revista de cultura y pensamiento europeos, 2010, no 11, p. 13-16. [24] Élodie Richard et Charlotte Vorms, Transition historiographique ? », art. cit. [25] Comisiones obreras est une confĂ©dĂ©ration syndicale créée clandestinement dans les annĂ©es 1960 par le Parti communiste espagnol et des militants catholiques opposĂ©s au rĂ©gime pour proposer une alternative aux seuls syndicats autorisĂ©s, dits verticaux », qui mĂȘlaient travailleurs et patrons. Cf par exemple Ruiz GonzĂĄlez David dir., Historia de Comisiones Obreras 1958-1988, Barcelone, Siglo XXI de España Editores, 1994. [26] Eduardo GonzĂĄlez Calleja, "RĂ©cupĂ©ration de la mĂ©moire" et lĂ©gislation en Espagne. Chronique des controverses politiques et acadĂ©miques », art. cit. [27] JuliĂĄn Casanova, El pasado oculto fascismo y violencia en AragĂłn 1936-1939, 1a ed., Madrid, Siglo XXI de España, 1992. [28] M. Yusta Rodrigo, El pasado como trauma », art. cit. [29] StĂ©phane Michonneau, Espagne. Les fantĂŽmes de la guerre civile et du franquisme », art. cit. [30] M. Yusta Rodrigo, El pasado como trauma », art. cit. [31] Élodie Richard et Charlotte Vorms, Les historiens pris dans les conflits de mĂ©moire », VingtiĂšme SiĂšcle. Revue d’histoire, juillet-septembre 2015, n° 127, no 3, p. 3-12. [32] Danielle Rozenberg, MĂ©moire, justice et... raison d’État dans la construction de l’Espagne dĂ©mocratique », HistoirePolitique, [en ligne], septembre-octobre 2007, n° 2, . [33] L’expression de mĂ©moire historique » y dĂ©signe l’histoire des victimes par opposition Ă  celle des bourreaux. M. Yusta Rodrigo, El pasado como trauma », art. cit. [34] S. Michonneau, Espagne. Les fantĂŽmes de la guerre civile et du franquisme », art. cit. [35] La rue ne retrouvera son nom initial rue de Gibraltar » qu’en 2011. [36] A. GonzĂĄlez Quintana, Los archivos de la represiĂłn en los procesos de transiciĂłn polĂ­tica dimensiĂłn de un problema social que supera los lĂ­mites de la archivĂ­stica, Buenos Aires, 1997 [ [37] Emilio Silva, Les tĂąches qu’il reste Ă  faire », El PaĂ­s, 15/12/2002. 15 dĂ©cembre 2002, consultĂ© le 13 janvier 2016. [38] GeneviĂšve Dreyfus-Armand, Les traces archivĂ©es du passĂ© », art. cit. [39] Ley 52/2007, de 26 de diciembre, por la que se reconocen y amplĂ­an derechos y se establecen medidas en favor de quienes padecieron persecuciĂłn o violencia durante la guerra civil y la dictadura”, BOE n° 310, 27/12/2007, pp. 53 410-53 416. [40] E. GonzĂĄlez Calleja, "RĂ©cupĂ©ration de la mĂ©moire" et lĂ©gislation en Espagne. Chronique des controverses politiques et acadĂ©miques », art. cit. [41] [42] Sophie Baby, Sortir de la guerre civile Ă  retardement le cas espagnol », Histoire Politique, [en ligne], novembre-dĂ©cembre 2007, no 3, ; Sophie Baby, VĂ©ritĂ©, justice, rĂ©paration de l’usage en Espagne de principes internationaux », MatĂ©riaux pour l’histoire de notre temps, 21 mai 2014, n° 111-112, no 3, p. 25-33. [43] Élodie Richard et Charlotte Vorms, Transition historiographique ? », art. cit. [44] 44 [45] AttaquĂ©e par la presse espagnole de droite, la directrice de la chaire de MĂ©moire historique », l’historienne Mirta NĂșñez DĂ­az-Balart, a dĂ©cidĂ© en fĂ©vrier dernier de renoncer Ă  apporter son expertise Ă  la mairie de Madrid, jugeant que les conditions de sĂ©rĂ©nitĂ© nĂ©cessaires Ă  la rĂ©alisation d’un travail scientifique n’étaient pas rĂ©unies. Cf. par exemple . [46] Manel Risques Corbella, Archivos y fuentes documentales del mundo concentracionario y penintenciario español », 2003, p. 251-266. [47] Conxita Mir CurcĂł, Vivir es sobrevivir justicia, orden y marginaciĂłn en la Cataluña rural de posguerra, 1a ed., Lleida, Milenio, 2000. [48] Oscar J. RodrĂ­guez Barreira, Vivir y narrar el Franquismo desde los mĂĄrgenes », 2013, p. 11-28. Mercedes Yusta Rodrigo, Le premier franquisme vu d’en bas » », VingtiĂšme SiĂšcle. Revue d’histoire, juillet-septembre 2015, n° 127, no 3, p. 231-244. [49] Angela Cenarro Lagunas, La Historia desde abajo del Franquismo », 2013, p. 29-44. ; JosĂ© MarĂ­a Gago GonzĂĄlez, Las fuentes orales y el exilio », Migraciones & Exilios Cuadernos de la AsociaciĂłn para el estudio de los exilios y migraciones ibĂ©ricos contemporĂĄneos, 2007, no 8, p. 121-135. ; JosĂ© MarĂ­a Gago GonzĂĄlez et Pilar DĂ­az SĂĄnchez, La construcciĂłn y utilizaciĂłn de las fuentes orales para el estudio de la represiĂłn franquista », Hispania Nova. Revista de historia contemporĂĄnea, 2006, no 6, p. 91 . [50] Chaque centre d’archives provinciales, ou presque, a publiĂ© un ouvrage de ce type ; voir par exemple Carlos Alvarez GarcĂ­a, Responsabilidades polĂ­ticas y libertad vigilada el caso de Soria fuentes documentales conservadas en el Archivo HistĂłrico Provincial 1937-1972 », dans El franquismo, el rĂ©gimen y la oposiciĂłn actas de las IV Jornadas de Castilla-La Mancha sobre InvestigaciĂłn en Archivos Guadalajara, 9-12 noviembre 1999, vol. 2, Guadalajara, ANABAD Castilla-La Mancha, 2000, p. 599-620 ; Chris Madsen, Fuentes documentales de la DelegaciĂłn de Hacienda en el Archivo HistĂłrico Provincial de Ciudad Real durante la Guerra civil », dans AlĂ­a Miranda Francisco, Valle Calzado del Angel RamĂłn et Morales Encinas Mercedes Olga eds., La guerra civil en Castilla-La Mancha, 70 años despuĂ©s actas del Congreso Internacional, Servicio de Publicaciones, 2008, p. 133-148 ; Blanca Pascual Gonzalo, Fondos documentales para el estudio del franquismo en el Archivo HistĂłrico Provincial de Albacete », dans El franquismo, el rĂ©gimen y la oposiciĂłn
, op. cit., p. 451-484. ; MarĂ­a de la Almudena Serrano Mota, Fuentes documentales para el estudio del franquismo en el Archivo HistĂłrico Provincial de Cuenca », ibid., p. 417-430. ; Elvira Valero de la Rosa, La represiĂłn de la masonerĂ­a al tĂ©rmino de la Guerra Civil en los documentos del Archivo HistĂłrico Provincial de Albacete », Anaquel boletĂ­n de libros, archivos y bibliotecas de Castilla-La Mancha, 2011, no 51, p. 33-34. [51] Mercedes Yusta Rodrigo, El pasado como trauma », art. cit. [52] AmĂ©lie Nuq, La rééducation des jeunes dĂ©viants dans les maisons de redressement de l’Espagne franquiste 1939-1975, thĂšse soutenue le 19 novembre 2012 Ă  l'universitĂ© de Provence. [53] François Godicheau, La guerre civile espagnole, enjeux historiographiques et patrimoine politique », art. cit. [54] [55] [56] [57] [58] Ley 16/1985, de 25 de junio, del Patrimonio HistĂłrico Español, BOE n° 155, 29/06/1985, p. 20 342-20 352. [59] Eduardo GonzĂĄlez Calleja, "RĂ©cupĂ©ration de la mĂ©moire" et lĂ©gislation en Espagne. Chronique des controverses politiques et acadĂ©miques », art. cit. [60] [61] D’aprĂšs les historiens Juan Carlos Pereira et Carlos Sanz, la dĂ©cision de classifier des fonds contenant des documents jugĂ©s sensibles doit ĂȘtre replacĂ©e dans le contexte de la rĂ©vĂ©lation du fait que des vols de la CIA Ă  destination de Guantanamo avaient fait escale et Espagne, et de l’éclatement de l’affaire fronteras historiadores que abren nuevas vĂ­as. DiĂĄlogo con Juan Carlos Pereira y Carlos Sanz, consultĂ© le 13 janvier 2016. [62] [63] 63 [64] Une polĂ©mique est nĂ©e en 2002 autour de la question des aides publiques reçues par la Fondation nationale Francisco Franco » pour l’aider, comme d’autres structures conservant des archives, Ă  Ă©tablir un classement informatisĂ© de ses fonds. [65] Le rapport distingue les fonds dĂ©pendant des ministĂšres de la Justice, de l’IntĂ©rieur, de la DĂ©fense, de la Justice et des Affaires Ă©trangĂšres, ainsi que des CommunautĂ©s autonomes, des administrations locales et d’entitĂ©s privĂ©es. [66] [67] [68] [69] [70] Notons qu’au moment oĂč cet article a Ă©tĂ© rĂ©digĂ©, en janvier 2016, aucun des liens devant faciliter les dĂ©marches de l’usager auprĂšs du ministĂšre de l’IntĂ©rieur pour consulter des documents ne fonctionnait. [71] Maria JosĂ© TurriĂłn GarcĂ­a, Les archives de la guerre civile espagnole », VingtiĂšme SiĂšcle. Revue d’histoire, 2015, no 127, p. 269-271. [72] [73] 73 À l’adresse internet indiquĂ©e, on trouve une description gĂ©nĂ©rale de ce fonds iconographique mais pas d’inventaire, en revanche. [74] [75] [76] [77] [78] Ana PĂ©rez, Julia RodrĂ­guez Cela et Gemma Calatayud Arcos, La memoria de las Brigadas Internacionales a travĂ©s de la DocumentaciĂłn recogida por la AsociaciĂłn de Amigos de las Brigadas Internacionales AABI », DocumentaciĂłn de las ciencias de la informaciĂłn, 2013, no 36, p. 85-102. [79] [80] Victoria Ramos, La represiĂłn franquista en el archivo histĂłrico del PCE », Hispania Nova Revista de historia contemporĂĄnea, 2007, no 7, p. 81. [81] Elles se trouvent Ă  l’adresse suivante Biblioteca HistĂłrica MarquĂ©s de Valdecilla de la Universidad Complutense de Madrid, C/Noviciado, 3, Madrid. [82] Élodie Richard et Charlotte Vorms, Transition historiographique ? », art. cit. [83] Eduardo GonzĂĄlez Calleja, "RĂ©cupĂ©ration de la mĂ©moire" et lĂ©gislation en Espagne. Chronique des controverses politiques et acadĂ©miques », art. cit. Enarrivant, jeudi matin, au tribunal de Kirov, accompagnĂ© de sa longiligne Ă©pouse, Youlia, AlexeĂŻ Navalny, 37 ans, est encore un homme libre, dĂ©contractĂ© et Le 27 janvier 1945, tout en repoussant devant elles la Wehrmacht, les troupes soviĂ©tiques dĂ©couvrent le camp d'extermination d'Auschwitz-Birkenau, Ă  l'ouest de Cracovie Pologne, aujourd'hui le plus emblĂ©matique des camps nazis. Accueillies par 7000 dĂ©tenus survivants, elles ont la rĂ©vĂ©lation de la Shoah. Camp de concentration classique devenu plus tard camp de travail forcĂ© et camp d'extermination immĂ©diate, destination principale des juifs de France, Auschwitz a pris une place centrale dans l'histoire de la Shoah, au point de fausser la vision que l'on peut en avoir. Il a fait oublier que la majoritĂ© des cinq Ă  six millions de victime juives ont Ă©tĂ© exterminĂ©es par d'autres moyens que le gaz famine, mauvais traitements et surtout fusillades de masse. Un camp de concentration devenu camp d'extermination Auschwitz Oƛwięcim en polonais se situe dans le gau de Haute-SilĂ©sie, dans le Nouveau Reich », autrement dit dans une rĂ©gion polonaise annexĂ©e Ă  l'Allemagne. Le camp est amĂ©nagĂ© le 30 avril 1940 dans une ancienne caserne pour incarcĂ©rer les rĂ©sistants polonais. Son commandement en revient Ă  Rudolf Höss, lieutenant-colonel SS de 39 ans qui a dĂ©jĂ  servi au camp de Dachau, prĂšs de Munich. Il introduit dans le nouveau camp le systĂšme de Kapos inaugurĂ© Ă  Dachau, par lequel les SS arrivent Ă  maintenir les prisonniers dans la soumission avec un minimum d'effectifs. Les Kapos sont des criminels de droit commun chargĂ©s de surveiller les autres prisonniers et de les faire travailler. S'ils ne se montrent pas assez efficaces et donc brutaux, ils sont dĂ©chus de leur statut et renvoyĂ©s avec les autres prisonniers, ce qui signifie pour eux une mise Ă  mort gĂ©nĂ©ralement atroce dans la nuit qui suit. De fait, les premiers prisonniers qui arrivent Ă  Auschwitz sont trente Kapos allemands. Auschwitz et le travail forcĂ© Auschwitz I reçoit Ă  partir de l'Ă©tĂ© 1941 des prisonniers de guerre soviĂ©tiques. Comme il est situĂ© dans une rĂ©gion trĂšs industrialisĂ©e, le camp attire l'attention de la firme chimique IG Farben. Elle commence Ă  implanter d'importantes usines Ă  proximitĂ© afin de faire travailler les dĂ©tenus. Convaincu que le travail contribue Ă  assagir les prisonniers, Höss affiche au-dessus de la grille du camp la devise cynique inaugurĂ©e Ă  Dachau Arbeit macht frei Le travail rend libre ». Mais les prisonniers soviĂ©tiques ne rĂ©sistent pas longtemps aux mauvais traitements et beaucoup meurent d'Ă©puisement. Pour combler les vides dans un camp prĂ©vu pour plus de cent mille dĂ©portĂ©s, Himmler dĂ©cide alors d'envoyer Ă  Auschwitz essentiellement des Juifs, ceux qui survivent au travail forcĂ©, aux Ă©pidĂ©mies et Ă  la terreur Ă©tant de toute façon vouĂ©s Ă  ĂȘtre exĂ©cutĂ©s. En 1942, une extension, avec des baraquements en bois Auschwitz II, est rĂ©alisĂ©e prĂšs du village de Birkenau Brzezinka en polonais, dans un terrain marĂ©cageux de 170 hectares. LĂ  sont amenĂ©s les dĂ©portĂ©s destinĂ©s Ă  une mort immĂ©diate ou devenus inaptes au travail. Ils sont au dĂ©but, comme dans les autres camps d'extermination, asphyxiĂ©s par les gaz d'Ă©chappement d'un camion, dans les bois jouxtant le camp. Un troisiĂšme camp Auschwitz III reçoit, comme Auschwitz I, les prisonniers destinĂ©s au travail forcĂ©. La plupart sont affectĂ©s dans une usine chimique voisine de la firme IG Farben dĂ©diĂ©e Ă  la production de caoutchouc synthĂ©tique. Auschwitz, au bout de l'horreur Dans le camp d'extermination de Birkenau, Höss a bientĂŽt l'idĂ©e de remplacer le gaz d'Ă©chappement par du Zyklon B, un insecticide Ă  base d'acide cyanhydrique. Il s'agit de cristaux verts qui se gazĂ©ifient spontanĂ©ment au contact de l'air ! À l'automne 1942, il fait construire quatre chambres Ă  gaz capables de contenir chacune 2 000 victimes. Un industriel lui fournit autant de fours crĂ©matoires pour brĂ»ler au plus vite les cadavres de dĂ©portĂ©s. Ces fours doivent tout Ă  la fois Ă©liminer les corps, qui Ă©taient au dĂ©but ensevelis dans des fosses communes, et lutter contre une Ă©pidĂ©mie de typhus qui sĂ©vit dans le camp et affecte les gardiens autant que les dĂ©portĂ©s. Du fait de ces Ă©quipements surdimensionnĂ©s qu'il faut bien utiliser, Auschwitz va devenir Ă  partir du printemps 1943 le principal lieu d'extermination des Juifs. À cette date, notons-le, environ 80% des victimes de la Shoah ont dĂ©jĂ  Ă©tĂ© tuĂ©es. Vers Auschwitz vont ĂȘtre envoyĂ©s en particulier les dĂ©portĂ©s français, Ă  partir du camp de transit de Drancy, au nord de Paris. Le camp, oĂč sĂ©vissent 3 000 SS, va connaĂźtre une pointe d'activitĂ© Ă  la fin de la guerre, au printemps 1944, avec l'extermination prĂ©cipitĂ©e de 400 000 Juifs de Hongrie, ces malheureux Ă©tant gazĂ©s et brĂ»lĂ©s au rythme de 6 000 par jour. L'indicible vĂ©ritĂ© En dĂ©finitive, Auschwitz apparaĂźt comme le seul camp oĂč l'extermination a Ă©tĂ© pratiquĂ©e de façon industrielle. Un mĂ©decin diabolique, Josef Mengele, s'y est rendu par ailleurs cĂ©lĂšbre en pratiquant des expĂ©riences insoutenables sur les dĂ©portĂ©s Ă  des fins scientifiques. À leur arrivĂ©e, les convois de dĂ©portĂ©s faisaient l'objet d'une sĂ©lection sur la rampe juive », situĂ©e entre le camp principal et Auschwitz-Birkenau les uns, gĂ©nĂ©ralement les moins valides, Ă©taient immĂ©diatement gazĂ©s et leurs cadavres brĂ»lĂ©s ; les autres Ă©taient envoyĂ©s aux travaux forcĂ©s dans les chantiers ou les usines du complexe, aprĂšs avoir Ă©tĂ© tatouĂ©s. Notons qu'Auschwitz est aussi le seul camp oĂč les dĂ©portĂ©s destinĂ©s aux travaux forcĂ©s avaient le bras tatouĂ© du matricule qui devenait leur seule identitĂ© officielle. Environ un million cent mille Juifs sont ainsi morts Ă  Auschwitz-Birkenau, auxquels s'ajoutent environ 300 000 non-Juifs. Oƛwięcim est aujourd'hui une ville polonaise presque ordinaire de 40 000 habitants. PubliĂ© ou mis Ă  jour le 2022-01-26 140631 .
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